MISE À JOUR
2020 vous a semblé long ? La Terre a pourtant tourné plus vite et les jours ont été plus courts. Un paradoxe, car sur le long terme, elle ralentit et les jours rallongent.
1 DES RECORDS DE VITESSE
Un jour terrestre n’est pas parfait, il ne dure jamais exactement 24 heures, soit 86 400 secondes. Il est toujours un peu plus long ou un peu plus court. En 2020, la Terre a tourné plus vite sur elle-même. Non seulement un nouveau record de vitesse aété établi le 19 juillet avec un gain de 1,46 millième de seconde, mais le précédent record datant du 5 juillet 2005 a été battu 28 fois ! Et 2021 devrait être encore plus rapide, avec le 22 juillet une baisse attendue de 1,72 millième de seconde.
2 ET POURTANT, ELLE RALENTIT
Pourtant, la tendance de fond est au ralentissement. Au cours des dernières décennies, la vitesse moyenne de rotation a constamment diminué. En un siècle, la journée a rallongé de 1,8 millième de seconde et en 3 millions d’années d’une minute. Si ces variations paraissent ridicules, à l’échelle géologique, elles sont considérables. À ce rythme, dans 200 millions d’années, les pendules auront une 25e heure…
3 LA FAUTE À LA LUNE
Ce phénomène s’explique principalement par les forces de marées exercées par la Lune. Mais l’anomalie de 2020 a pu être causée par la combinaison de nombreux autres facteurs : les mouvements du manteau terrestre, la circulation atmosphérique, la fonte des glaces du pôle Nord, le déplacement des masses d’eau, l’érosion des montagnes... des paramètres difficiles à prévoir et à quantifier.
4 UN TRAVAIL DE SYNCHRONISATION
Si notre planète remet sa pendule à l’heure à chaque rotation, ce n’est pas le cas des horloges atomiques qui scandent le temps de façon « absolue » (elles varient d’une seconde en 100 millions d’années). Pour elles, les petits écarts quotidiens s’additionnent plus vite et finissent par ne plus être négligeables. Ainsi, depuis 1972, 27 secondes intercalaires ont dû être ajoutées pour qu’elles restent synchronisées à la rotation terrestre. Soit une seconde toutes les années et demie. Le moment venu, c’est l’Observatoire de Paris qui décide de la correction pour la communauté internationale. Jusqu’à présent, jamais une seconde n’a dû être supprimée. Ce qui pourrait changer si 2021 tient ses promesses.