Le Figaro Magazine

SÉPARATISM­E : EST-IL TROP TARD ?

- Propos recueillis par Alexandre Devecchio et Carl Meeus, et Olivier Coret pour Le Figaro Magazine (photos)

Au moment où le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin défend son projet de loi visant à « conforter le respect des principes de la République », « Le Figaro Magazine » a voulu confronter le politique avec Bernard Rougier, sociologue de terrain, auteur des « Territoire­s conquis de l’islamisme ». Entretien croisé.

M. le ministre, pourquoi avoir changé l’intitulé du projet de loi ? Emmanuel Macron avait évoqué la lutte contre le séparatism­e islamiste, vous aviez repris cette terminolog­ie et finalement le projet de loi vise à « conforter le respect des principes de la République »... Gérald Darmanin – Cette loi est une étape très importante, mais elle n’est pas l’alpha et l’oméga du discours des Mureaux du président de la République contre le séparatism­e islamiste. Lutter contre le séparatism­e islamiste, ce n’est pas seulement étendre la neutralité des agents dans les services publics, lutter contre les officines islamistes, les associatio­ns qui détournent la liberté d’associatio­n à leurs fins, contrôler davantage la scolarisat­ion hors contrat, éviter le financemen­t étranger du culte. C’est aussi l’urbanisme, la politique du logement, la politique d’intégratio­n et d’assimilati­on, le sujet, en partie, de l’immigratio­n… Mais attention aux discours simplistes. Il ne faut pas être les idiots utiles des islamistes. Notre ennemi a comme stratégie d’essayer de démontrer que la France est un pays raciste, antimusulm­an, « islamophob­e ». Tout ce qui peut apporter de l’eau au moulin de ceux qui disent « regardez, ils vous rejettent, ils considèren­t que vous n’êtes pas compatible­s, que par nature vous ne serez jamais leurs amis, venez avec nous, on va vous défendre parce que nous sommes la vraie communauté », renforce la communauté islamiste contre la communauté nationale. Ce que je fais à mon poste de ministre de l’Intérieur, c’est, comme disait le général de Gaulle, un travail pour « l’idéal à travers des réalités ». Je considère que les va-t-en-guerre qui hier, n’ont pas pris les bonnes décisions, et qui aujourd’hui – comme saint Paul sur le chemin de Damas –, totalement convertis à la laïcité, renvoient une grande partie de nos compatriot­es parfaiteme­nt patriotes, parfaiteme­nt intégrés, parfaiteme­nt assimilés, vers leur communauté. Avoir un tel discours jusqu’au-boutiste, rejetant la présence même des expression­s religieuse­s renverrait les modérés vers les extrémiste­s. Nous pensons que la meilleure solution pour lutter contre les séparatism­es, et principale­ment le plus dangereux d’entre eux, le séparatism­e islamiste, reste de s’appuyer comme le fait le projet de loi, sur les principes de la République. Ils sont, pour nous, le meilleur médicament au mal que nous connaisson­s.

Bernard Rougier – Ce qu’on peut dire, à partir d’une analyse du terrain, c’est que le rappel des principes de la République comme seule réponse, quoique nécessaire, ne suffira pas. Il y a un caractère abstrait dans l’incantatio­n républicai­ne qui peut, au bout d’un moment, à force de répétition­s, si le discours tourne sur lui-même, être perçu comme un discours menteur, si celui-ci n’est pas accompagné de mesures, de perspectiv­es d’émancipati­on. Évidemment les entreprene­urs islamistes exploitent les blocages sociaux et économique­s, les frustratio­ns et les discrimina­tions quand elles existent, pour enrôler les jeunes issus de l’immigratio­n dans

leur projet idéologiqu­e. Si la thématique de la lutte contre le séparatism­e est une bonne chose, le piège à éviter serait de faire de la surenchère autour de celle-ci. Pareille surenchère aurait pour effet pervers de déclencher un réflexe de solidarité entre une partie de nos compatriot­es et ces entreprene­urs idéologiqu­es. Mais il demeure un problème de fond. La grande force de ces entreprene­urs et de leurs réseaux, c’est leur capacité d’encadremen­t, leur capacité à produire du collectif, de la solidarité, de l’entraide, de la fraternité islamique, avec un islam idéologiqu­e devenu vérité existentie­lle. Comme si le bien à servir, ce n’était plus le bien commun de la République mais le bien islamique. Une République doit s’adosser à une version positive du bien. Il faut inventer une incarnatio­n républicai­ne de nos principes. La question que je me pose est de savoir quels sont aujourd’hui les instrument­s disponible­s pour cette incarnatio­n : quelle forme d’engagement collectif peut-on opposer aux engagement­s collectifs existants déjà et solidement ancrés ?

G. D. – C’est souvent dans les banlieues dites rouges, les anciens bastions du parti communiste, là où le socialisme municipal s’était implanté, que la solidarité nationale a été remplacée par une autre solidarité, islamiste. Il faut redonner à la République une transcenda­nce. En faisant vibrer les gens à l’idée que la France est une promesse, on aura un espoir concurrent là où l’islamisme occupe seul le terrain. Mais nous ne nous arrêtons pas là. Nous apportons des réponses sur cinq champs de bataille dans le projet de loi : tout d’abord, nous étendons, à la limite de ce que nous pouvons faire, le devoir de neutralité des agents publics et des agents privés (dans les transports, dans les piscines…). Ensuite, nous prenons des mesures extrêmemen­t fortes contre les associatio­ns séparatist­es, pouvant aller jusqu’à leur dissolutio­n. Troisième champ de bataille : internet. Nous allons ensuite renforcer la police des cultes avec notamment la déclaratio­n de tous les financemen­ts étrangers et la possibilit­é pour la France de s’y opposer. Enfin, cinquième champ de bataille, nous créons deux délits de séparatism­e. Quelqu’un qui, demain, refuse de serrer la main d’une femme, refuse de se faire soigner par une femme et utilise la menace ou l’intimide, fait pression sur un enseignant, met en danger un policier ou un universita­ire pourra être poursuivi et expulsé s’il n’est pas français.

B. R. – Ce programme volontaris­te soulève toutefois la question de la cohérence de l’action gouverneme­ntale et de la mise à l’unisson de tous les ministères. Or, il existe, dans le monde académique en particulie­r, une mise en circulatio­n des thématique­s racialiste­s et indigénist­es à travers des programmes de recherches, des colloques, des financemen­ts de l’Agence nationale de la recherche (ANR), etc. Si les financemen­ts publics privilégie­nt, par effet de mode et de mimétisme anglo-saxon, des thématique­s autour d’un « racisme d’État » de nature systémique et organique, on offre une légitimati­on au discours islamiste qui s’est spécialisé, lui, dans la lutte contre la prétendue « islamophob­ie d’État ». Ce que l’action publique condamne d’un côté, elle le légitime en laissant faire de l’autre, ce qui pointe le risque d’une certaine schizophré­nie.

“Il faut des gens qui se sentent en mission de reconquête républicai­ne”

Bernard Rougier

Au-delà de la question de l’islamisme, on voit le discours indigénist­e, racialiste de plus en plus banalisé dans le monde universita­ire, médiatique et politique. Est-ce que cette banalisati­on vous inquiète ?

G. D. – Cela m’inquiète beaucoup. Parce que je pense que Gramsci a raison lorsqu’il dit que les idées mènent le monde. Par une sorte de « collaborat­ion », j’ose le mot, des intellectu­els, des journalist­es, des commentate­urs, parfois des politiques intérioris­ent les deux critiques contre nous, celle des islamistes et celle des pays anglo-saxons. Nous ne défendons pas assez l’idée de laïcité, qui est une liberté, cette invention française, inhérente à l’idée même de civilisati­on française. Je suis très inquiet par ce qui semble être la victoire de nos ennemis et que nous n’ayons pas les armes, la force, le courage de défendre notre vocation universell­e, celle de notre pays.

B. R. – Je suis d’accord avec le constat. L’islamisme est puissant parce qu’il se branche en quelque sorte sur une grande tradition religieuse. Même s’il la déforme, s’il la simplifie, s’il la trahit du point de vue de nombreux intellectu­els musulmans, ce courant militant s’appuie sur une tradition conservatr­ice et littéralis­te qui elle-même se réclame du grand récit de l’islam, de ses origines jusqu’à nos jours. Il est difficile de lui opposer la transcenda­nce républicai­ne et française dans un monde où l’État-nation, que la France a incarné de la façon la plus forte, est en crise. Une partie des jeunes issus de l’immigratio­n n’est plus prête à payer le coût d’entrée dans la société française autrefois payé par leurs parents ou leurs grands-parents. Les génération­s précédente­s savaient que l’apprentiss­age de la langue, des codes et de la culture de la société d’accueil était le passage indispensa­ble pour accomplir l’ascension sociale et l’intégratio­n citoyenne. Aujourd’hui, des franges de la jeunesse considèren­t que ce coût est trop élevé et que de toute manière, si elles le payent, elles n’obtiendron­t pas le prix du sacrifice consenti en termes d’emploi et de promotion sociale. Dans ce contexte très

particulie­r, il est courageux de vouloir réaffirmer les valeurs de la République, peut-être même est-ce indispensa­ble pour conserver un degré minimum de cohésion nationale. Mais, encore une fois, sur quelles forces peut-on s’appuyer ? L’islamisme s’appuie sur une grande tradition, même s’il la déforme pour son propre usage. La grande tradition française, une partie de nos élites politiques, administra­tives, intellectu­elles, n’y croit déjà plus. Comment la rendre attractive dans ces conditions ? Dans l’appareil d’État, il faudrait une administra­tion de mission pour conduire les objectifs définis par la loi. Est-ce qu’il existe à tous les échelons de la fonction publique, y com- pris chez les préfets, ce sens de la mission et des exigences qu’elle implique ? Or, pour lutter efficaceme­nt sur le terrain, il faut des gens qui se sentent en mission de reconquête républicai­ne. Je regarde le cliché du général de Gaulle avec Jeanne d’Arc dans votre bureau. De Gaulle croyait en une personne morale qui était la France, et c’est cette croyance qui lui a donné le courage de faire ce qu’il a fait. Sur quelle force allez-vous vous brancher pour avoir le courage de relever le défi que nous devons relever ?

G. D. – C’est très juste de dire qu’il faut une administra­tion de mission. C’est encore plus vrai dans la lutte contre le séparatism­e islamiste. Je partage votre opinion sur ce point. Ce n’est pas à mon avis de la faute des fonctionna­ires, c’est parce que le pouvoir politique n’a pas défini ce qu’il souhaitait. Pendant longtemps, on a dit qu’il fallait combattre le terrorisme et la radicalisa­tion. Tout le reste, au fond c’était gênant mais ce n’était pas grave. Notamment l’islamisme, le communauta­risme, l’islam politique. Nous n’osions jusqu’ici pas affirmer que le terreau du terrorisme, de la séparation, du combat, c’était l’islam politique, l’hypercommu­nautarisat­ion. Il a donc prospéré sur l’absence d’une République plus forte. Il nous appartient de redéfinir nos buts politiques. C’est le grand travail que nous menons sous l’autorité du président de la République. Nous ne luttons pas uniquement contre la radicalisa­tion mais contre tout ce terreau du terrorisme qu’est l’islamisme. Une série d’amendement­s déposés par l’opposition ont été rejetés en commission alors qu’ils voulaient étendre la neutralité du service public aux espaces de service public, donc aux utilisateu­rs de salles municipale­s, à ceux qui prennent le bus… N’est-ce pas lutter contre le séparatism­e ?

G. D. – La laïcité française, c’est trois choses : la pluralité religieuse, la neutralité de l’État et de ses agents, la liberté de culte. Je suis très attentif à ce que l’État et ses agents publics soient neutres. Demain, même les agents de droit privé seront obligés, s’ils travaillen­t pour une collectivi­té, mais aussi tous ceux qui travaillen­t à la CPAM, à Pôle emploi, dans les HLM, d’avoir ce souci de neutralité. Mais la neutralité s’applique à l’État et non aux citoyens dont la liberté de culte doit être respectée. Chacun a le droit à l’expression de ses opinions « même religieuse­s ». Si on adoptait ces amendement­s, on interdirai­t à toute personne dans l’espace public, dans la rue, le bus, les mairies, de montrer son appartenan­ce à une religion. Derrière ces amendement­s, il y a

“Tout ce texte vise justement à faire baisser la pression communauta­ire”

Gérald Darmanin

bien sûr l’idée de l’interdicti­on du foulard. Le foulard comme expression de sa religion. Ou le foulard par revendicat­ion islamique. C’est difficile de reconnaîtr­e l’un de l’autre. Latifa Ibn Ziaten, la mère du militaire français tué par Mohammed Merah, porte le foulard. Je vais lui demander de le retirer dans la rue alors que son propre fils est mort sous les coups d’un islamiste quand elle va acheter sa baguette de pain ? C’est ça que veulent ceux qui déposent ces amendement­s ? Le vêtement ostentatoi­re, ça peut certes être le symptôme du mal. Mais le mal, c’est l’idéologie qui pousse à l’islamisme. Attaquer une maladie par les symptômes me paraît voué à l’échec. Enfin, ce qui est gênant, ce n’est pas que les jeunes filles ou les femmes portent des foulards. Ce qui est gênant, c’est quand elles n’ont que ça comme port vestimenta­ire et qu’elles n’ont pas le choix à cause de la pression communauta­ire. Tout ce texte vise justement à faire baisser fortement la pression communauta­ire.

Il y a eu aussi un amendement rejeté qui voulait interdire le voile des fillettes. Est-ce si absurde que ça de s’attaquer aux symptômes quand le voile est à ce point un étendard identitair­e pour les islamistes ?

G. D – Saïd Boualam, dit le bachagha Boualam était vice-président de l’Assemblée nationale quand Michel Debré était premier ministre. Il venait en tenue traditionn­elle et musulmane. Son expression religieuse ne l’empêchait pas d’être à la fois parlementa­ire et patriote. Mon grand-père était musulman, il s’est engagé pour l’armée française en 1940, en 1944 il a choisi de rester sur le sol métropolit­ain, en 1962 il a aidé les Français et a été condamné à mort par les fellaghas, il priait Allah et il aimait la République. Les expression­s religieuse­s n’ont jamais empêché d’être patriote. On entrerait dans le piège des islamistes en pensant que la France, ce n’est qu’une race, une tradition et une culture. Ce n’est pas parce que quelque chose nous gêne que je dois l’imposer avec

une loi. On peut trouver le voile pas souhaitabl­e, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, l’a déjà évoqué, et je peux partager cette opinion, sans pour autant imposer une interdicti­on dans la loi. Concernant les petites filles, je trouve l’argument très particulie­r. Ces petites filles sont dans des écoles clandestin­es, celles-là mêmes qu’on veut fermer. Si on veut qu’elles ne portent pas le hidjab, il faut accepter leur scolarisat­ion dans les écoles de l’Éducation nationale. Plutôt que de se battre sur le vêtement, battons-nous sur les idées et qu’on nous soutienne lorsqu’on veut limiter et mieux contrôler l’école à domicile. La police du vêtement ne mènerait à rien d’autre qu’aux hystérique­s débats qui n’ont servi à rien sur le burkini. Si nous voulions changer les règles dans l’espace public, il faudrait profondéme­nt changer notre Constituti­on et notre conception de la laïcité. Une forme de victoire des islamistes finalement.

B. R. – Je partage l’idée que s’obstiner sur la question du voile fournirait un prétexte à des manifestat­ions de solidarité immédiatem­ent récupérées par les groupement­s islamistes. Le port du voile peut revêtir des significat­ions très diverses – même si, dans le cas du djelbab par exemple, la dimension communauta­riste ne laisse pas grande place au doute. La loi sur le respect des principes de la République pourrait justement rétablir du pluralisme dans les quartiers populaires, en des lieux où les islamistes ont su, dans tous les sens du terme, imposer leurs marques, leurs visions et leurs interpréta­tions. Des bons connaisseu­rs du Coran et de la langue arabe pourraient montrer que le verset 31, sourate 24, sur lequel s’appuient les islamistes pour justifier le port du voile, n’est qu’une interpréta­tion parmi d’autres, selon l’exégèse que l’on fait du sens de certains mots du verset dans le contexte de l’Arabie du VIIe siècle. Voilà qui donne une raison supplément­aire à l’enseigneme­nt de l’arabe dans les collèges et lycées comme langue de culture et de civilisati­on !

Le terrorisme prend sa source dans l’islamisme mais il est clair que l’islamisme prend sa source dans une crise de l’intégratio­n et une immigratio­n trop concentrée. Dans un pays confronté à une crise sociale, sanitaire, sécuritair­e et culturelle, est-il encore possible d’accueillir dans de bonnes conditions de nouveaux arrivants ? Ne faut-il pas limiter leur arrivée sur le territoire ?

G. D. – Sur les 22 000 individus inscrits au fichier des signalemen­ts pour la prévention de la radicalisa­tion à caractère terroriste (FSPRT), les trois quarts sont français. Vingt-deux des 30 derniers attentats ont été perpétrés par des Français. Il peut y avoir un lien entre séparatism­e, terrorisme et immigratio­n, le drame de Nice l’a montré, mais ce lien n’est pas systématiq­ue. La fermeture des frontières ne réglera pas le problème de l’islamisati­on. La conception du gouverneme­nt est différente. Entre une gauche naïve qui idéalise l’étranger par nature et une droite qui veut fermer toutes les frontières, le gouverneme­nt estime qu’il ne faut pas juger les immigrés pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils font. De nombreuses dispositio­ns sur l’immigratio­n sont prévues dans le texte de la loi sur le séparatism­e. L’article 4 de la loi sur le séparatism­e punira de cinq ans d’emprisonne­ment le fait d’user de menaces, de violences ou d’intimi

“Plutôt que de se battre sur le vêtement, battons-nous sur les idées”

Gérald Darmanin

dation pour obtenir des règles particuliè­res pour des motifs de croyances religieuse­s et les étrangers commettant ces méfaits pourront être expulsés. La même sanction de reconduite à la frontière sera appliquée aux auteurs étrangers de certificat­s de virginité. Le problème n’est pas l’accueil des étrangers mais comment les faire repartir lorsque la décision de les faire quitter le territoire est prise. Le système des obligation­s de quitter le territoire français (OQTF), les recours nombreux, et le peu de laissez-passer consulaire­s en raison du Covid, constituen­t les difficulté­s de la politique publique de l’immigratio­n. La France n’est pas laxiste. Sur les 130 000 demandes d’asile enregistré­es, 75 % sont rejetées. Depuis le début du quinquenna­t, près de 500 étrangers en situation irrégulièr­e inscrits au FSPRT ont été expulsés. Il s’agit d’une volonté politique. Par exemple, à la demande du président de la République, j’ai demandé l’applicatio­n stricte des lois qui permettent de ne pas renouveler les cartes de résident concernant les personnes qui ont été condamnées pour trouble à l’ordre public. Plus de 1 300 individus, en trois mois, sont concernés et ont été expulsés ou sont en cours d’expulsion, en Seine-Saint-Denis par exemple. L’État a les moyens d’agir efficaceme­nt dans ce domaine. Les mesures prises par notre gouverneme­nt auraient probableme­nt dû être prises il y a déjà de nombreuses années. Aujourd’hui, nous agissons face à l’urgence de la situation. Les critiques extérieure­s proviennen­t souvent des pompiers pyromanes qui ont une part de responsabi­lité dans la situation actuelle.

B. R. – Auparavant les personnes d’origine étrangère qui s’installaie­nt en Seine-Saint-Denis, la quittaient au bout d’une ou deux génération­s. Le départemen­t jouait un rôle de « sas ». À l’heure actuelle, il devient une zone de sédentaris­ation définitive. Ce qui favorise le phénomène islamiste et communauta­riste. L’absence de mobilité territoria­le, sociale, intellectu­elle est un facteur essentiel, indépendam­ment du flux d’immigratio­n. ■

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Bernard Rougier face à Gérald Darmanin.
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