Le Figaro Magazine

L’ÉTONNANTE RÉSISTANCE DU CROWDFUNDI­NG IMMOBILIER

Malgré la pandémie, les particulie­rs ont été nombreux à placer leur argent dans le financemen­t de programmes immobilier­s en ligne. Cet investisse­ment a rapporté 9,3 % en 2020.

- J. C.

C’est un placement de niche mais qui vole de record en record, et ce malgré la crise et les confinemen­ts successifs. Le crowdfundi­ng immobilier, qui consiste à prêter des petites sommes à des promoteurs immobilier­s en échange d’un rendement, a affolé les compteurs en 2020. Les projets financés ont rapporté 9,3 % en moyenne aux épargnants (+ 0,1 % sur un an). Cela en fait un des placements les plus rentables du moment. Mais surtout, la crise n’a pas refroidi les épargnants. La collecte s’est envolée de 35 % en 2020

(à 505 millions d’euros), selon le baromètre Hellocrowd­fundingFun­dimmo. Nouveau record. « Le crowdfundi­ng a un fonctionne­ment 100 % en ligne. Cela a permis de continuer à collecter même pendant les périodes de confinemen­t », souligne Quentin Romet, chez Homunity. La mise sous cloche du pays au printemps a tout de même ralenti les souscripti­ons, les nouveaux projets étant moins nombreux, mais la moisson est ensuite repartie, avec le redémarrag­e de l’économie. L’autre explicatio­n est à chercher dans l’attirance toujours vive des épargnants pour l’immobilier. La pierre rassure.

Ce placement atypique n’est pourtant pas sans risque. Une fois l’argent investi, les épargnants doivent attendre 21 mois en moyenne pour qu’un projet aille au bout. Et la vie d’un programme immobilier est semée d’embûches. Le chantier peut avoir du retard, les logements peuvent se vendre moins bien que prévu, l’entreprise peut faire faillite. Et les accrocs existent. Le taux de retard de plus de 6 mois – sans versement d’intérêts aux épargnants –, est proche des 5 %. Il est plutôt en baisse, mais certaines plates-formes montent à près de 20 %.

Et avec la crise et ses conséquenc­es économique­s, le taux de défauts – les faillites –, proche de zéro, va forcément remonter. « Il pourrait grimper à 2 à 3 % d’ici 2 à 3 ans », juge Jérémie Benmoussa, à la tête de Fundimmo.

« Ce qui resterait encore très limité. » L’autorité des marchés financiers (AMF) rappelle d’ailleurs sur la page internet réservée à ce placement qu’« il

n’y a pas de rendement élevé sans risque élevé ». Même si en temps de crise, ce produit montre encore toute sa résilience.

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