Le Figaro Magazine

MISE À JOUR

Alors que se profile une saison blanche pour les amateurs de ski, les secours de haute montagne sont néanmoins sollicités en raison de domaines skiables moins sécurisés.

- Par Nicole Triouleyre

1 DES “MARRONS” AUX BÉNÉVOLES

Depuis que les hommes vont dans les montagnes, il a fallu porter assistance aux voyageurs égarés. Dès le XVe siècle, ce sont des bergers et des chasseurs des hautes vallées de montagne qui servent de guides. Ils étaient appelés les « marrons », en référence au long bâton leur permettant de sonder la neige. En France, le premier groupement de secouriste­s se constitue en 1897 à Annemasse. Les volontaire­s répertorié­s, le plus souvent guides et montagnard­s, organisent un « tour de garde du dimanche » dans les massifs environnan­ts.

2 LE CALVAIRE DE VINCENDON ET HENRY

Avec la démocratis­ation de l’alpinisme, le bénévolat des sauveteurs ne peut perdurer. En 1956, Jean Vincendon et François Henry, deux jeunes alpinistes, partent à l’assaut du mont Blanc mais restent bloqués pendant dix jours à cause d’une tempête avant de succomber au froid, à l’épuisement et à l’absence de vivres. Leur agonie a provoqué une intense polémique et ému le public. Après cette tragédie, l’État décide de prendre en charge l’assistance en montagne. En 1958, une circulaire instaure la gratuité et l’organisati­on des secours par des profession­nels.

3 DES SECOURISTE­S PLUS PROFESSION­NELS

L’organisati­on des secours en montagne se révèle

complexe et différente d’une région à l’autre. Plusieurs compétence­s peuvent être sollicitée­s autour des principes :

• d’exclusivit­é, comme sur le massif du Mont-Blanc, en Ariège ou à la Réunion où seul le peloton de gendarmeri­e de haute montagne (PGHM) intervient.

• d’alternance, comme en Isère, Savoie ou dans la quasi-totalité des Pyrénées, entre le PGHM et la Compagnie républicai­ne de sécurité (CRS). Dans les Pyrénées-Atlantique­s, entre le PGHM et les sapeurs-pompiers.

• de mixité, comme en Haute-Savoie où les gendarmes du PGHM et le groupe montagne des sapeurs-pompiers (GMSP) prennent leurs permanence­s ensemble.

4 MORTELLE RANDONNÉE

Les accidents de montagne sont très meurtriers. Chaque année, les secouriste­s effectuent environ 7 000 interventi­ons (soit 6 fois moins que sur les domaines skiables) et secourent 7 800 personnes. Mais ces accidents présentent une mortalité 14 fois plus importante avec près de 220 tués en 2019. Chaque saison apporte son lot d'interventi­ons, mais c’est surtout entre juin et septembre que les opérations de secours sont les plus importante­s avec 54 % des assistance­s. La randonnée tue désormais beaucoup plus que la pratique de l’alpinisme (49 décès contre 37).

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