LES RENDEZ-VOUS
Les ouvrages de philosophie appliquée à la vie quotidienne de cet ancien professeur, aujourd’hui conférencier, rencontrent un formidable succès. C’est déjà le cas du dernier.
C’était au siècle dernier, très exactement en 1999. Charles Pépin venait de publier un premier roman trash et déjanté, intitulé Descente, et il se trouvait au Café de Flore le soir de la remise du prix du même nom. Qui aurait pu penser alors que ce jeune romancier aux cheveux longs et à l’imaginaire underground deviendrait l’auteur d’ouvrages de philosophie pratique vendus en France à 150 000 exemplaires et traduits dans le monde entier ? L’habit ne fait pas le loubard : sous son blouson de cuir noir, Pépin dissimulait ce soir-là ses diplômes de sciences Po et d’HEC. il était aussi agrégé de philosophie, ce dont il ne se vantait pas davantage.
Avec La Rencontre, qui suit Les Vertus de l’échec et La Confiance en soi, Charles Pépin publie le troisième volet d’une trilogie consacrée, selon son expression, « aux vertus du réel ». Une série de livres dont il résume la philosophie très concrète
“Il faut rencontrer ce qui n’est pas soi pour devenir soi”
en une formule aux allures de punch line : « Après avoir tiré les leçons d’un échec, on reprend confiance en soi, puis on fait la bonne rencontre ».
Qu’elle soit amoureuse, amicale ou professionnelle, la rencontre se présente comme une aventure, au cours de laquelle on éprouve le sentiment d’une renaissance, et qui peut conduire à changer d’existence. « Il existe une grâce de la rencontre »,
comme le dit l’auteur, qui ajoute :
« Celle-ci n’est pas sans risque, mais elle a le goût de la vie ».
À lire son dernier livre, on comprend les raisons de sa réussite internationale : une pensée toujours positive, tournée vers autrui, qui cherche l’admiration du monde plutôt que la critique des êtres, s’appuyant sur des exemples connus de tous et sur une écriture fluide, immédiatement intelligible à force d’avoir été élaguée et polie. Aujourd’hui, Pépin souhaite
« s’échapper de la prison du succès »
et écrire… un roman. Pour lui, la rencontre décisive aura été celle de la littérature.