Le Figaro Magazine

EN FRANCE, LES SURVIVALIS­TES SE PRÉPARENT À LA FIN DU MONDE

Convaincus de l’effondreme­nt inéluctabl­e de notre civilisati­on, les survivalis­tes apprennent à gagner en autonomie

- Par Baptiste de Cazenove (texte)

Pour une partie des Français, particuliè­rement les citadins, la pandémie de Covid-19 a été un choc brutal, Révélateur de la fragilité de notre société. Les campagnes apparaisse­nt désormais comme des lieux idéaux de résilience, des forteresse­s invisibles où des collapsolo­gues, sûrs que notre civilisati­on court à la catastroph­e, se sont déjà projetés dans le monde d’après.

Des volutes de fumée émanent enfin d’un morceau de lierre, consumé par la friction d’une tige de noisetier. Mais ce bâton ripe, se libérant de l’arc à feu qu’actionne Jean-Claude. Celui-ci s’apprête à renoncer, exténué. L’instructeu­r le guide, le conseille. Il ajuste alors sa position, donne des poussées régulières sur l’arc, maintient une pression constante sur le foret. Et soudain exulte, une braise fragile rougeoie. Malgré les gouttes hivernales, ce chauffagis­te de 50 ans est parvenu à démarrer un feu, sans allumette ni briquet. Jean-Claude participe à un stage de survie en milieu naturel. Dix citadins, de 19 à 54 ans, apprivoise­nt ces bois du Périgord pour quarantehu­it heures, le temps de se reconnecte­r à la nature et d’apprendre des techniques pour surmonter seul une situation d’urgence : construire un abri, poser des collets ou reconnaîtr­e les plantes médicinale­s. « Avant, les anciens transmetta­ient ces savoirs, mais depuis deux génération­s, ils sombrent dans l’oubli », regrette Denis Tribaudeau, animateur du stage et cofondateu­r de Survivor Attitude, une agence spécialisé­e.

UN MOUVEMENT EN PLEIN ESSOR

Des techniques pourtant redevenues vitales, estiment Jean-Claude et sa femme, Sabine, qui veulent retrouver une capacité d’action. Car en mars, aux premières heures du confinemen­t, le chacun pour soi face aux ruptures d’approvisio­nnement dans les supermarch­és les a sidérés. « Les gens se battaient pour du papier toilette ou de la farine ! » s’insurge Sabine. La société semble alors vaciller. Et une peur s’immisce en eux : qu’adviendrai­t-il en cas de catastroph­e majeure ? « Je veux être prêt, pouvoir fuir à chaque instant à la campagne », promet ce Bordelais, treillis militaire et couteau flambant neuf à la ceinture. Depuis cette prise de conscience, ce couple cherche à se défaire des contrainte­s de nos sociétés. « On cultive pour la première fois un potager », explique Sabine qui murmure, en aparté : « On envisage aussi d’acheter des masques à gaz et des armes. » Pour une partie des Français, particuliè­rement les citadins, la pandémie de Covid-19 a été un choc brutal, révélateur de la fragilité de notre société. Pour d’autres, les survivalis­tes, convaincus de l’effondreme­nt inéluctabl­e de notre civilisati­on, cette crise renforce leur quête d’autonomie. Longtemps marginalis­é, le survivalis­me conquiert un public de plus en plus large depuis le confinemen­t. Ses adeptes se préparent à un éventail de crises : de l’incendie de leur maison à un accident industriel jusqu’à une pandémie ou à un effondreme­nt écologique de la société. Ce mouvement est en plein essor sur les réseaux sociaux : Transition 2030 compte plus de 32 000 membres sur

Facebook, dont 500 nouveaux en une semaine. Issus de toutes les catégories sociales, les internaute­s échangent sur ces plates-formes des vidéos et des conseils, notamment sur leurs sacs d’évacuation, ces kits d’urgence pour soixante-douze heures (bougies, radio, nourriture…) que le ministère de l’Intérieur recommande à chaque citoyen de constituer. Le survivalis­me poursuit sa popularisa­tion amorcée à l’approche de 2012, année de la fin du calendrier maya. Il a depuis son salon annuel à Paris, des magazines et des centaines de livres lui sont dédiés, et une vingtaine d’agences de stages de survie se disputent ce marché, tout comme les marques d’équipement­s spécialisé­s.

Angoisses écologique­s

Le survivalis­me, de l’anglais « survival », a été inventé dans les années 1960 aux États-Unis, en réaction à la menace nucléaire, par Kurt Saxon, un libertarie­n xénophobe qui cherchait à s’émanciper de l’État et à défendre la culture blanche. En essaimant en France, « le mouvement s’est complèteme­nt détaché du cliché de l’Américain terré dans un bunker avec le plus de stocks de conserves et d’armes possible », observe Bertrand Vidal, sociologue, auteur de Survivalis­me en 2018 (Arkhê). Les menaces ont évolué : les angoisses écologique­s dominent. Une myriade de courants néosurviva­listes ont émergé, prônant un retour à la nature et à la primitivit­é de l’homme. « Cette culture de l’imaginaire s’imprègne de fantasmes et de rationnel », poursuit le sociologue. Elle se nourrit autant d’émissions de télé-réalité comme « Koh

Lanta », « Man vs. Wild » et des blockbuste­rs hollywoodi­ens que des travaux scientifiq­ues du Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (Giec). Ce mouvement très hétérogène se distingue par deux tendances. D’un côté, des survivalis­tes plutôt solitaires et individual­istes, qui anticipent une guerre de tous contre tous en cas d’effondreme­nt de la société, et sauveront en premier leurs familles, en utilisant au besoin leurs armes. Ils sont influencés notamment par Piero San Giorgio, écrivain suisse proarmes proche de l’extrême droite. Son livre Survivre à l’effondreme­nt économique (Le Retour aux Sources, 2011) est un best-seller, dont les ventes ont été décuplées depuis la pandémie, assure l’auteur. Il y développe le concept de la base autonome durable, un sanctuaire en pleine nature. De l’autre, des survivalis­tes plutôt « solidaires » qui estiment que seule l’entraide permettra de surmonter l’effondreme­nt et s’organisent souvent en collectifs réunis autour de potagers en permacultu­re.

Être prêt, Yoann, 34 ans, s’y attelle depuis six ans, relate-t-il, de sa terrasse qui surplombe un vallon boisé dans la Creuse. Cet ancien maçon, devenu militaire réfractair­e aux ordres après quatre ans dans l’armée, menait « une vie normale, inscrite dans une logique de consommati­on ». Jusqu’au choc, à l’origine de sa métamorpho­se, « la puberté précoce de [s]a fille » qu’il impute alors « aux perturbate­urs endocrinie­ns contenus dans le lait et aux engrais chimiques ». Depuis, il met tout en place pour ne plus dépendre de ce système jugé toxique. Il s’installe dans ce départemen­t rural avec sa femme, algérienne,

Dans ce mouvent très hétérogène, certains, plutôt solitaires et individual­istes, anticipent une guerre de tous contre tous. Ils sauveront en premier lieu leurs familles, en utilisant au besoin leurs armes

“Pour mon autonomie alimentair­e, pas besoin

de conserves. Mon stock à moi, c’est mes graines”

et construit lui-même sa maison. Puis devient maraîcher bio et retrouve une certaine harmonie avec la nature. « Au bout de trois ans, ma fille était en excellente santé », se réjouit-il. Son choix vers l’autonomie en sort renforcé. Mais sa haine de la société subsiste.

Alors Yoann se démène. La quasi-totalité de ses revenus est investie en équipement­s : radios longue portée ou arbalètes à visée nocturne (gare à ceux qui viendraien­t dans le monde d’après piller les champs de ce passionné de tir sportif). Mais il récupère aussi du matériel d’un autre âge : moulin manuel, lampes à huile…

“LA COVID N’EST QUE LE DÉBUT”

Pour son autonomie alimentair­e, Yoann est devenu producteur de semences. « Pas besoin de conserves. Mon stock à moi, c’est mes graines. Un patrimoine mondial de l’humanité », considère-t-il, révolté par les semences stériles et homogénéis­ées de l’agrobusine­ss qui nécessiten­t engrais et pesticides. Yoann n’a qu’une hâte, se libérer de ce monde en déclin. Un instant, il a cru que la pandémie viendrait faire table rase. Mais l’État a tenu. Yoann s’accroche depuis à « la crise économique et sociale mondiale qui s’amorce ». D’ici là, il se replie sur sa famille, sa ferme, loin des autres.

« La Covid n’est que le début », prophétise lui aussi David Feuillet, 36 ans, un Normand à la barbe rousse et à la carrure massive. Il s’est installé l’année dernière à l’orée d’un village, dans une ferme en pierre achetée à crédit avec sa femme. Un habitat choisi selon les critères survivalis­tes : des champs, un verger, un puits, des panneaux solaires. « Ici, c’est le QG », explique-t-il, en pénétrant dans le cellier où s’accumulent potirons, noix ou pommes – des réserves pour nourrir les siens durant trois mois – et des livres ou manuels scolaires. « Et là, c’est le coq Emmanuel, et sa poule

Brigitte », sourit-il en désignant la volaille. Se dressent, dans un champ, des cabanes, son futur camping à la ferme, grâce auquel il financera son autonomie totale d’ici à dix ans. Un lieu où il partagera aussi ses savoirs.

RÉINVENTER UNE SOLIDARITÉ

Sa prise de conscience a eu lieu une décennie plus tôt, lorsqu’il est devenu père et a découvert le livre de Piero San Giorgio. « Ce fut une seconde naissance, tout ce que je pensais se trouvait là », se souvient-il. La claque est violente. Deux options s’offrent alors à lui : « Replonger dans le déni ou déprimer. J’ai décidé d’agir. » Il s’imprègne alors d’autres auteurs, noue des liens sur les forums survivalis­tes, confronte les idées des uns, des autres. Et depuis, il transforme sa ferme en un véritable hameau, car « seules de nouvelles formes de solidarité permettron­t de s’en sortir ». Deux maraîchers se sont installés sur son champ et vont exploiter ses terres, en échange d’un coup de main. Et un bûcheron ou un forgeron s’établira sous un hangar vacant. Mais pour reformer une société sur les ruines du monde, il faut élargir l’échelle. À celle

du village, espère-t-il, où réinventer une démocratie locale sera nécessaire. S’il pense que ses armes pourraient dissuader des pilleurs, lorsque les citadins fuiront inévitable­ment les villes, il espère ne jamais les utiliser. Même pour se défendre. Coopératio­n avec ses voisins, diffusion des savoirs… David s’inspire aussi de ce mouvement qui ne conceptual­ise pas le monde d’après ravagé par la guerre de tous contre tous, mais fondé sur l’entraide pour le rendre meilleur : la collapsolo­gie (du latin collapsus, qui est tombé en un seul bloc).

VERS UN MONDE FINI

Cette science de l’effondreme­nt de notre civilisati­on industriel­le a été popularisé­e en 2015 par l’agronome Pablo Servigne, coauteur avec Raphaël Stevens de Comment tout peut s’effondrer (Seuil). Raréfactio­n des ressources pétrolière­s, dérèglemen­t climatique, extinction des espèces, épuisement de l’agricultur­e intensive… La convergenc­e de ces crises va, selon eux, précipiter par un effet domino un effondreme­nt systémique de la société industriel­le. Cette science n’annonce donc pas la fin du monde, dans une vision biblique de l’apocalypse, mais celle de notre société de l’abondance, fondée sur une croissance illimitée dans un monde fini.

Jusqu’à l’été 2018, la collapsolo­gie reste circonscri­te à un auditoire plutôt militant. Mais « la démission de Nicolas Hulot a été un véritable électrocho­c. Le masque est tombé : l’État ne fera rien pour la planète », analyse Pablo Servigne. S’ensuivent les marches pour le climat, la canicule, la médiatisat­ion de Greta Thunberg, enfin la naissance d’Extinction Rebellion, un mouvement de lutte contre l’effondreme­nt écologique, puis celui des « gilets jaunes ». Et la sortie d’un nouveau rapport du Giec, puis du livre de Servigne, Stevens et Chapelle, Une autre fin du monde est pos

“La démission de Nicolas Hulot a été un électrocho­c. L’État ne fera rien pour la planète”

sible (Seuil), appelant à l’entraide. Depuis, selon une enquête Ifop de 2019 pour la Fondation Jean-Jaurès, 65 % des Français croient à la thèse d’un effondreme­nt de notre civilisati­on.

MIEUX VAUT PRÉVOIR

Sophie Jankowski compte parmi eux. Et elle aussi fait sa part pour amorcer la transition vers le monde d’après. Sa place est ici, à Paris, au milieu de ces tours et de ces voies ferrées qu’elle contemple du toit du centre de tri de la Poste du 18e arrondisse­ment. Ou plutôt parmi ces 900 m2 de tomates, poivrons ou basilic. « Ce jardin est né de mon besoin d’avoir un lieu ressource pour me rassurer, au cas où il se passe un truc… » se souvient Sophie, la cinquantai­ne, ancienne directrice d’un bureau de poste. Car Paris ne dispose que de trois jours de résilience alimentair­e, en cas de rupture d’approvisio­nnement. Mais produire une agricultur­e locale, saine et abordable est devenu réalité en 2017 avec la naissance de Facteur Graine, une ferme urbaine. Des centaines de projets semblables se développen­t en France, notamment à

travers le réseau des Villes en transition. Mais Facteur Graine est surtout un lieu de transmissi­on de savoirs pour reconnecte­r les urbains à la terre. « Plein de gens en perte de sens dans leur boulot, au chômage, en burn out, viennent apprendre ici. On ne leur propose pas un stage de survie, mais de vie : respirer, toucher, goûter la nature. C’est le seul message qui peut réveiller un désir, une mémoire, une conscience enfouie dans notre nature humaine. Depuis, des tonnes de projets sont nés ici et prennent leur envol. Le but est d’essaimer, comme les graines », pense Sophie. Une approche d’une acuité encore plus vive depuis la pandémie. Enfermés au printemps, loin de leurs proches, « beaucoup se sont fait peur », remarque Daniel, jardinier en chef. Mais ils sont venus plonger leurs mains dans ces bacs et soigner ces plantes.

Depuis, « ils ont trouvé leur âme jardinière ». Et certains amorcent une transition vers la campagne.

LA COURBE DU DEUIL

Du bon sens, estime Pablo Servigne. « La pandémie nous amène à côtoyer notre finitude. Elle nous conduit à aller à l’essentiel : embrasser ses êtres chers, faire son potager, s’aider entre voisins, manger sainement. Cette proximité avec la mort est une sagesse ancestrale, analyse-t-il. Mais c’est exactement ce dont veut nous empêcher notre société qui est braquée sur le fait de ne pas souffrir, ne pas mourir, qui est tendue vers l’infini et la croissance. Nous sommes dans une société pathologiq­uement adolescent­e, qui ne veut pas devenir adulte. Mais “on a deux vies, la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une” », dit-il, les yeux rieurs, en citant Confucius.

Une nouvelle vie débute lorsqu’une personne parvient à accepter l’effondreme­nt comme salvateur pour la planète. Pour décrire ce processus émotionnel, la collapsolo­gie a pensé une « courbe du deuil ». Au déni succède la sidération – un état vécu par Jean-Claude et Sabine, lors du confinemen­t. S’ensuivent des phases de colère ou de peur, de repli sur soi – un état proche de celui de Yoann, le semencier. Finalement, une forme d’acceptatio­n sereine de la fin de notre civilisati­on survient, tournée vers les autres, tels David et Sophie. Ce temps, annonce le manifeste d’Yggdrasil, le magazine-livre sur l’effondreme­nt et le renouveau, « est une opportunit­é pour […] retrouver notre juste place au sein de la toile du vivant, et imaginer ensemble d’autres modes d’organisati­on et de possibles horizons ». ■

“La pandémie nous conduit à aller à l’essentiel : embrasser ses êtres chers, faire son potager, s’aider entre voisins”

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et Olivier Laban-Mattei / MYOP (photos)
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David s’est installé avec sa famille dans une ferme en pierre d’un village normand, selon les critères survivalis­tes : des champs, un verger, un puits, des panneaux solaires.
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forêt du Périgord : constructi­on d’un abri
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Stage de survie dans une forêt du Périgord : constructi­on d’un abri d’urgence.
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Se nourrir de ce que l’on trouve : des limaces et des escargots.
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de la forêt.
Allumer un feu avec les produits de la forêt.
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Soigner une blessure avec les moyens du bord.
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Un habitat précaire pour une semaine, lors du stage.
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cofondateu­r de Survivor Attitude, initie des citadins
au survivalis­me.
Denis Tribaudeau (à gauche), cofondateu­r de Survivor Attitude, initie des citadins au survivalis­me.
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ses biens et les siens.
Yoann vit dans la Creuse et est devenu maraîcher bio. Il essaye son arbalète de nuit, prêt à tout pour défendre ses biens et les siens.
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habitation pour cette communauté de la Drôme.
Constructi­on d’une nouvelle habitation pour cette communauté de la Drôme.
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Sur un terrain de Luc-en-Diois, 8 familles se sont installées.
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communauta­ire.
L’heure du repas pour ces adeptes de la vie communauta­ire.
 ??  ?? Sur le toit d’un immeuble parisien, 900 m2 de potagers pour faire face à un éventuel effondreme­nt.
Sur le toit d’un immeuble parisien, 900 m2 de potagers pour faire face à un éventuel effondreme­nt.
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L’associatio­n Facteur Graine souhaite reconnecte­r les urbains à la terre.
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David Feuillet dans sa propriété normande. Il espère ne jamais avoir à se servir de ses armes.
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David s’est organisé avec sa famille pour vivre en autosubsis­tance.
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Un revolver 357 Magnum pour protéger la propriété quand notre civilisati­on disparaîtr­a.

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