À L’AFFICHE
Culturellement vôtre, par J.-Ch. Buisson et les passe-temps d’Eric Neuhoff
Certains acteurs écrivent quand des comédiens, en prenant la plume, se révèlent écrivains. Jonathan Zaccaï, l’intrépide baroudeur du Bureau des légendes, est de cette espèce. « Cela fait trente ans que j’écris dans mon coin, avoue-t-il. Mais cette fois, je l’ai joué à l’ancienne : j’ai glissé mon manuscrit dans une belle enveloppe kraft que j’ai postée au meilleur éditeur que je connaissais. » bien lui en a pris : Grasset publie Ma femme écrit, un livre exaltant où Zaccaï dévoile une personnalité aussi attachante que barrée tout en construisant, autour de son couple, une aventure rocambolesque digne des meilleurs romans. un événement réel mais inattendu lance les hostilités : alors que son double, Vincent, s’apprête à écrire une biographie de sa mère, une artiste au destin tourmenté, il se rend compte que son épouse l’a devancé pour en faire l’héroïne d’un scénario. « J’ai pris cette nouvelle de plein fouet car j’avais l’impression que ma femme me dépouillait d’un être qui m’appartenait, reconnaît-il. Je me suis alors mis à écrire, comme une blague, tout mon ressentiment et j’ai tiré les fils de ma paranoïa pour, au moins, me délecter de mes obsessions. » L’acteur belge étant pourvu d’une bonne dose de charme, d’autodérision et d’imagination, il parvient à brosser le portrait de sa mère, rire de ses névroses et nous embarquer dans ses folies avec une énergie communicative. très visuel, son roman éclaire d’une nouvelle lumière l’acteur que l’on verra prochainement au cinéma, dans les films de Philippe Le Guay (L’Homme de la cave) et sophie boudre (Un petit miracle). en attendant de le retrouver en librairie… Clara Géliot
Ma femme écrit, de Jonathan Zaccaï,
Grasset, 216 p., 18,50 €.