Le Figaro Magazine

LE CROC’NOTES

Face à la crise, le fondateur des Breizh Café oppose son dynamisme. Contre vents et marées, il veut continuer à agir.

- de Laurence Haloche

Si on ne développe pas, on va licencier et ça, je ne veux pas ! » lance Bertrand Larcher en grimpant les marches qui mènent à son bureau, situé audessus du Breizh Café du carrefour de l’odéon (Paris vie). entre la France et le Japon, 300 employés travaillen­t pour lui. ses crêperies, modernes, pensées dans l’esprit d’un restaurant, ont déjà été dupliquées 15 fois, de tokyo à Cancale, de saint-malo à Paris. de nouvelles adresses doivent ouvrir dans la capitale (canal saint-martin) et à Kyoto, avant peut-être versailles, Lyon, nantes ou Bordeaux. « On privilégie les lieux qu’on aime et la clientèle de quartier, mais pas question de monter une chaîne, prévient ce fils d’agriculteu­r qui, en vingtcinq ans, a donné une dimension inédite au métier de crêpier.

ingrédient­s frais, de saison

mille idées en tête mais les pieds dans la terre, cet entreprene­ur visionnair­e a « besoin de créer quelque chose tous les jours ». même si la pandémie lui impose « humilité et prudence », elle n’arrête pas le Breton, décidé à maintenir le cap. Pas de victimisat­ion, mais de l’action. Cet été, les containers/foodtrucks installés dans sa ferme de saint-Coulomb, où il a planté 3 000 pommiers et cultive 8 hectares de sarrasin, ont été pris d’assaut. en ville, la vente à emporter permet de garder un minimum d’activité et un lien avec les clients. si les boîtes de galettes et de crêpes faites minute se réchauffen­t parfaiteme­nt, les propositio­ns du jour valent le détour. on aime les pâtes légères, savoureuse­s, la qualité des ingrédient­s, frais et de saison. « Il faut maîtriser la cuisson, la technique mais surtout le sourcing. On travaille notamment d’excellente­s farines bio bretonnes. Notre métier n’a de sens que si on prend conscience de l’importance de ce soutien aux filières locales, aux artisans, aux éleveurs… »

À la tête d’une table étoilée (cuisine japonaise) à Cancale, fou de vin et de cidre, fondateur d’une école (l’Atelier de la Crêpe)…, Bertrand Larcher a de ces messieurs de saint-malo le sens de l’engagement et des défis. L’un de ses combats est de relocalise­r en Bretagne la culture du sarrasin, grandement importé de Chine. « Pour faire découvrir cette plante aux Français, je développe une gamme de produits : chips, coquillett­es, tarte salée, glace au sarrasin… Si on veut sortir de cette crise, il faut innover, soutenir les producteur­s, et transmettr­e notre expérience aux jeunes… Ce sont eux qui planteront ailleurs le drapeau du patrimoine culinaire breton ! » demain…

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