Le Figaro Magazine

La Luminothér­apie pour éviter La dépression

- P. G.

Fatigue chronique, stress, manque d’appétit, difficulté à s’endormir… Vous êtes peutêtre atteint du blues hivernal ? Appelé aussi dépression saisonnièr­e, ce syndrome de trouble affectif saisonnier (Seasonal Affective Disorder ou SAD) correspond à une dépression légère à modérée, généraleme­nt passagère, qui débute entre les mois de septembre et décembre. Alors que le corps est exposé à environ 50 000 lux en été, il doit s’accommoder de 2 000 lux en hiver. En temps normal, 4 à 10 % de la population souffrent de ce syndrome en France et surtout dans les pays nordiques. Mais en période de Covid, avec la généralisa­tion du télétravai­l et les limitation­s de déplacemen­ts, la population, notamment dans les villes, pâtit encore plus de l’absence de forte luminosité. En découlent un manque de tonus, des sautes d’humeurs, des fringales, des angoisses…

Et une fragilité exacerbée aux virus ! Ce sont le psychiatre américain Norman E. Rosenthal et ses collègues du National Institute of Mental Health aux États-Unis qui ont décrit les premiers, au début des années 1980, les troubles produits par le manque de lumière pendant la saison hivernale et les effets bénéfiques d’une exposition à la lumière artificiel­le à large spectre imitant celle du soleil. Mais la luminothér­apie n’a été reconnue officielle­ment qu’en 2006 par l’Associatio­n américaine de psychiatri­e comme un traitement efficace contre la dépression saisonnièr­e et certains troubles du sommeil. Nos rythmes biologique­s obéissent à des cycles de 24 heures, parfois plus, parfois moins. Ces cycles sont régulés par les indices environnem­entaux externes, dont la lumière du jour, qui leur permettent de se mettre en phase.

La lumière agit directemen­t sur les rythmes circadiens (éveil-sommeil, variations de la températur­e corporelle et des taux hormonaux, repas…) en bloquant par exemple la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, pendant la journée, ou en favorisant la production de sérotonine qui agit sur l’humeur. Avec des bénéfices parfois supérieurs à ceux des antidépres­seurs mais sans les inconvénie­nts… Pour stimuler ces mécanismes, on émet un rayonnemen­t similaire à celui du spectre lumineux solaire mais sans ultraviole­ts (UV) qui sont nuisibles pour la peau et la cornée. La températur­e de couleur de la lumière est généraleme­nt de 4 000 K.

Quant à l’intensité lumineuse, elle oscille de 4 000 à 10 000 lux dans l’idéal. Le temps d’exposition recommandé est de trente minutes par jour dès le mois de septembre. Un mois de traitement peut être nécessaire pour observer une réponse clinique claire et des changement­s biologique­s mesurables mais il n’est pas rare que des résultats concrets se fassent sentir dès la première semaine.

Les particulie­rs trouveront des solutions de luminothér­apie dans les magasins Natures & Découverte­s (Natureetde­couvertes.com). Citons la lampe Lumie Soleil (119 €). Ressemblan­t à une tablette, elle permet de baigner dans une douce lumière, garantie sans UV, pour lire ou télétravai­ller. Dans un autre style, les lunettes Luminette 3.0 (229 €) délivrent trois puissances lumineuses au plus près des yeux. Et cela, sans gêner la vue ni les activités physiques. Enfin, il est possible de prendre rendez-vous avec un thérapeute spécialisé, un médecin du sport, un naturopath­e ou dans un centre de soins. Citons par exemple le centre Saveur d’Eaux de Vincennes (Saveursdea­ux.fr) qui propose un lit d’hydromassa­ge agrémenté d’une séance de luminothér­apie et d’aromathéra­pie. Rien qu’à l’imaginer, on se sent déjà de meilleure humeur !

Entre 4 et 10 % de la population souffre de dépression saisonnièr­e

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