L’ÉDITORIAL de Guillaume Roquette
On ne le répétera jamais assez : les politiques sont des justiciables comme les autres. Ils doivent donc être traités comme tout le monde. Et c’est pourquoi la façon dont la justice s’occupe depuis des années de Nicolas Sarkozy pose problème : l’incroyable déploiement de moyens, les procédures contestables et désormais une condamnation exceptionnellement sévère, rien de tout cela n’est normal. Depuis le début de la semaine, les observateurs pointent du doigt le caractère choquant des écoutes qui fondent le jugement et la fragilité des preuves retenues contre l’ancien président, constituées par de simples faisceaux d’indices, sans éléments tangibles. Entre la matérialité des faits et la portée d’une sanction de prison ferme qui discrédite durablement l’ancien chef de l’État, la balance de la justice a eu une curieuse conception de l’équilibre.
À la lecture du jugement, il apparaît que les anciennes fonctions de Nicolas Sarkozy (il n’était plus Président au moment des faits) ont pesé autant, voire davantage, que la gravité des infractions elles-mêmes dans la décision des juges. Comme si ces derniers avaient moins appliqué la loi qu’imposé leur vision morale. Ils reprochent d’ailleurs explicitement à l’accusé d’avoir « porté gravement atteinte à la confiance publique » dans la justice. Mais il est permis de penser que c’est plutôt ce jugement qui a altéré la confiance dans l’institution. D’après un sondage Ifop de 2019, moins d’un Français sur deux (47 %) considérait les juges comme neutres et impartiaux dans leurs jugements, soit 10 points de moins qu’en 2011.
Parions que la prochaine enquête d’opinion aggravera encore cette défiance.
Certains soutiendront peut-être que la justice est fondée à faire de la politique dès lors que les politiques se mêlent des affaires de la justice. Chacun sait que les magistrats n’ont jamais pardonné à Nicolas Sarkozy ses critiques acerbes sur le fonctionnement de l’institution. Mais il y a une différence essentielle entre les politiques et les juges : les premiers peuvent être renvoyés dans leur foyer par leurs électeurs, pas les seconds, inamovibles et ne rendant de comptes à personne. Sans doute est-ce la garantie de leur indépendance mais elle devrait avoir pour corollaire une vraie impartialité. Par ailleurs, il ne faudrait pas confondre l’indépendance avec l’impunité. Or, sur les 263 plaintes déposées en moyenne chaque année contre la justice, seules huit sont déclarées recevables par le Conseil supérieur de la magistrature.
Le soupçon qui entoure désormais la justice est d’autant plus inquiétant que la judiciarisation de notre vie politique a atteint des niveaux inédits. Pour les groupes de pression de toutes sortes, le dépôt de plainte est devenu un moyen d’action comme un autre. Tout sujet est prétexte pour aller devant le juge, depuis la politique gouvernementale contre le coronavirus jusqu’aux déclarations supposées inciter à la haine en passant par l’activité des attachés parlementaires. Personne ne sort gagnant de cette confusion des genres.
En période de crise sanitaire, l’essentiel est de préserver sa santé, c’est entendu. Mais la crise économique qui se profile va incontestablement soumettre le patrimoine des Français à quelques zones de turbulences. Pour le moment, ils ont massivement opté pour une épargne de précaution et ont alourdi leur bas de laine comme jamais. Pourtant, une approche plus dynamique est possible, que ce soit en mode défensif, pour protéger l’existant, ou en version plus offensive, pour profiter de nouvelles opportunités.
Le Figaro Magazine a donc rassemblé une équipe de spécialistes issus des rédactions du Particulier, du Figaro Économie ou du Figaro Immobilier (de gauche à droite : Jorge Carasso, Guillaume Errard, Aurélien Ferron, Frédéric Durand-Bazin et Jean-Bernard Litzler) pour vous livrer ici 20 conseils permettant de tirer le meilleur parti d’une période difficile.