LES FONDS EN EUROS VALENT-ILS ENCORE LA PEINE ?
Dépassés, les fonds en euros ? Après avoir fait les beaux jours des épargnants ces trente dernières années, leur intérêt est de plus en plus discuté. Sans surprise, leur rendement a de nouveau chuté l’an dernier, avec un gain moyen de 1,2 % (contre 1,5 % en 2019), soit 1 % une fois déduits les prélèvements sociaux. Rien de bien réjouissant. Mais les fonds en euros méritent plus qu’un détour, pour trois raisons. D’abord, et même si les assureurs font le maximum pour dissuader les épargnants d’y investir, quelques francs-tireurs continuent à proposer des rendements attractifs, sans contrainte. C’est le cas de la mutuelle Garance, dont le fonds en euros a rapporté 2,75 % l’an dernier, et 3 % en 2019. Par ailleurs, les fonds en euros commencent à être boudés par les épargnants. Les assureurs n’ont donc plus besoin d’investir dans de nouvelles obligations, leur composante majoritaire, à la rentabilité anémique. La casse reste donc limitée. Et on a beau chercher, c’est la troisième raison, ces supports restent les plus rentables des placements sans risque, à comparer au Livret A (0,5 % net). « Les fonds en euros sont une chance, un trésor public », assure Gérard Bekerman, président de l’Afer, l’association forte de ses 756 000 adhérents. Mais il ne faut pas se bercer d’illusions : les fonds en euros ne retrouveront jamais leurs niveaux d’antan. Celui du contrat Afer a ainsi rapporté 1,7 % l’an dernier, alors que son rendement était de 3,52 % en 2010, 6,14 % en 2000 et 9,22 % en 1990. Une autre époque.