FAUT-IL SE DÉTOURNER DES LOCATIONS AIRBNB ?
Il y avait déjà la législation de plus en plus précise et tatillonne. Les contrôles en hausse et l’effondrement des visites touristiques des étrangers suite à la crise sanitaire sont encore venus noircir le tableau. Bon nombre d’investisseurs immobiliers ont alors compris qu’à côté de la location meublée de très courte durée, de type Airbnb, ils peuvent opter aussi pour la location meublée « traditionnelle » voire la location nue. Certes, les rendements théoriques sont plus faibles mais d’autres paramètres sont à prendre en compte. « Après le premier confinement, un certain nombre de propriétaires de meublés touristiques se sont tournés vers les meublés traditionnels, souligne Alexis Alban, directeur général adjoint de Lodgis, spécialiste de la location meublée. Ils ont vu que cette activité avait de nombreuses contraintes entre rotation importante, frais de gestion, dégradation accélérée et un taux d’occupation difficile à mener au-delà de 60 à 70 %. » Selon lui, la location Airbnb va se recentrer vers deux extrêmes : d’un côté, la location de sa résidence principale durant les quelques semaines où on ne l’occupe pas (le modèle d’origine d’Airbnb) et de l’autre, un modèle très professionnel avec des multipropriétaires gérant des biens classés en surfaces commerciales.
La location meublée traditionnelle ne manque d’ailleurs pas d’atouts : elle est souple sur la durée (bail d’un an, bail mobilité ou bail étudiant) et dispose d’une fiscalité avantageuse. Mais il ne faut pas croire pour autant que cela fonctionne sans effort. « Il y a de belles perspectives d’augmentation de la demande de location meublée, souligne Alexis Alban, mais, pour le moment, il y a eu une explosion de l’offre. Nous incitons donc les propriétaires à baisser les loyers (Lodgis a noté une baisse de près de 3 % en 2020 pour les meublés parisiens) et à remettre leur bien à niveau aussi bien pour la déco que pour l’équipement. » Et ceux qui veulent le meilleur des deux mondes pourront retenir le conseil de Nicolas Gay, fondateur de l’agence immobilière en ligne Welmo. « La pure location touristique a beaucoup perdu de son attrait, explique-t-il. Le plus rentable, c’est d’opter pour des petites surfaces destinées aux étudiants. Vous les louez avec un bail étudiant du 15 septembre au 15 juin et vous basculez ensuite en location touristique sur la période estivale. »