LA FISCALITÉ IMMOBILIÈRE VA-T-ELLE S’ENVOLER ?
L’État devra rembourser sa dette liée à la crise sanitaire. Ce qui risque de mettre à mal la compensation de la suppression de la taxe d’habitation promise par le gouvernement. Et ainsi obliger les collectivités locales à réclamer une hausse des droits de mutation ou de la taxe foncière pour compenser les pertes liées à la crise sanitaire. « La menace d’une hausse de la fiscalité immobilière est réelle », affirme Henry Buzy-Cazaux, spécialiste de l’immobilier depuis près de trente ans. La petite musique d’un impôt de solidarité payé par les plus riches se fait également de plus en plus entendre dans le débat public. L’idée de taxer les plus-values des résidences principales, sortie de la bouche d’Emmanuel Macron il y a tout juste deux ans, resurgit. « Cette exonération est moralement contestable car les propriétaires n’ont pas de mérite à ce que la valeur de leur bien ait autant augmenté. C’est souvent l’attractivité des villes qui fait grimper les prix », ajoute Henry Buzy-Cazaux. De quoi faire hurler les propriétaires d’un pays champion du monde de la fiscalité immobilière. « L’histoire récente nous a montré que le gouvernement n’hésite pas à taxer l’immobilier, en cas de crise. Nous avons atteint un sommet. L’immobilier est plus facile à taxer car il n’est pas délocalisable », déplore Pierre Hautus, directeur général de l’Union nationale des propriétaires immobiliers, qui concède toutefois que « nous n’avons pas besoin d’une France de propriétaires, mais d’investisseurs mieux structurés et de plus grande taille ». À un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, le risque n’est-il pas trop grand de rompre une promesse que le gouvernement n’a cessé de clamer à cor et à cri ? À Bercy, l’entourage de Bruno Le Maire l’assure : « Nous sommes contre toute hausse d’impôts. »