EL COMANDANTE BÉNÉGUI

★★★ Retour à Cuba, de Laurent Bénégui, Julliard, 304 p., 20 €.

De longues balades à cheval avec des cousins cubains parmi les vestiges d’une plantation de café ayant appartenu à sa famille ; des soldats, fusils en bandoulière, fumant le cigare devant des Chevrolet roses ou bleues ; Raúl, l’ami militaire et barbu de son oncle qui « cueille » les noix de coco à la Kalachnikov ; des plongeons dans la piscine de l’Hotel Nacional à la Havane… Longtemps, Laurent Bénégui ne s’est pas posé de question sur ses souvenirs de vacances à Cuba en 1967. Pas plus qu’il ne s’est interrogé sur son grand-père béarnais enterré à Guantánamo ou sur la brouille aussi définitive qu’inattendue entre son père et son oncle, quelques mois après le retour précipité en France de ce dernier en 1977. Jusqu’à ce que le passé débarque chez lui par la poste sous la forme d’une plaque découverte du côté de Reims, datant de la guerre de 1914-18 et gravée au nom de Léopold Bénégui. Laurent ressort les photos, visionne les films Super 8 tournés par son père et, armé de sa caméra, rend visite aux derniers Bénégui encore vivants. Entre Paris, Le Châtelet-en-Brie, Pau et Cuba, il part sur les traces de Los Franceses, qui, au début du XXe siècle, ont quitté leur Béarn natal pour faire fortune dans les Caraïbes. Après 14 romans, l’auteur du merveilleux Au petit Marguery plonge dans son incroyable histoire familiale aux allures de flamboyante épopée historique et politique, qu’il révèle de son écriture lumineuse et précise. Hasta la victoria siempre, Comandante Bénégui !