GRASSE, UN PALAIS MENACÉ DE DESTRUCTION
Société
Dans les Alpes-Maritimes, un majestueux domaine néoflorentin de 5 000 mètres carrés a été édifié par l’homme d’affaires Patrick Diter. Sans toutes les autorisations nécessaires. Au terme d’une bataille judiciaire avec ses voisins, la Cour de cassation a acté sa démolition.
C’est l’histoire d’un homme dépassé par sa folie des grandeurs. Happé, aussi, par la ténacité de voisins déterminés à avoir le dernier mot. Le différend entre Patrick Diter et les époux Butt aurait pu demeurer une simple querelle de clocher, il a tourné à la guerre de palais. « Si j’avais su », martèle aujourd’hui à dessein l’homme d’affaires ruiné. Le noyau de cette discorde larvée trône sur une colline de l’arrière-pays grassois, à quelques encablures de Cannes. Les portes du château Diter – c’est comme ça que ses amis, après une soirée bien arrosée, ont choisi de le baptiser – s’ouvrent à nous. D’abord, près de 500 mètres de chemin et route privés, puis un gigantesque portail en ferraille, un peu défraîchi, comme le Range Rover qui nous conduit au sein de cette propriété d’exception. Le décor est planté. Nous voilà nichés au coeur d’un écrin de verdure.
La maison de Patrick Diter est un dédale d’extravagances, de kitsch, de beauté aussi. en extérieur, des multitudes de jardins, dont l’herbe est soigneusement entretenue, sont coupés par des allées carrelées, ornées de statues ou de fontaines, tourelles et colonnades dans un style Renaissance, digne d’un palazzo néoflorentin. Des bassins naturels attendent le printemps et l’arrivée des nénuphars. Le bâtiment principal domine une immense piscine et un arrière-pays vallonné, vierge de voisinage ou de routes. un peu plus loin, on aperçoit une chapelle de « l’amour » en pierre. Plus haut, une orangeraie par laquelle on peut sillonner : d’un côté, un domaine viticole, de l’autre, des oliviers qui permettent une production d’huile maison. L’intérieur n’est pas en reste. L’entrée principale, en pierres brutes, est dominée par un grand lustre. on y découvre un plafond éclairé d’une fresque, façon Louvre. on ne compte plus les suites, les salons, les chambres