LES COPROPRIÉTAIRES VONT DEVOIR S’HABITUER AUX AG PAR CORRESPONDANCE
Ces réunions auront lieu, mais, confinement oblige, elles se tiendront forcément à distance.
Cette fois-ci, la nouvelle mise sous cloche du pays n’y fera rien. Les assemblées générales de copropriété, ce moment clé de la vie d’un immeuble, auront bien lieu. « Il n’y aura pas de report d’AG lié au nouveau confinement », fait valoir Olivier Safar, référent copropriété au syndicat Unis. Depuis juillet 2020, ces réunions cruciales dans la gestion de l’immeuble peuvent se tenir à distance : en direct grâce à la visioconférence, ou par correspondance, c’est-à-dire par courrier, ou sur le site internet du syndic. « La visioconférence est possible pour les tout petits immeubles, mais difficile à gérer pour les autres, sauf à s’équiper de logiciels professionnels dédiés. Peu de syndics ont franchi le pas », souligne
Rachid Laaraj, à la tête du courtier en syndic Syneval. La plupart des gestionnaires utilisent encore des logiciels comme Zoom ou Teams, pratiques, mais peu adaptés aux contraintes techniques d’une AG de copropriété.
À l’automne, lorsque les AG reportées ont pu enfin avoir lieu, la plupart des syndics ont opté pour un vote par courrier, ou via leur site internet. Dans les semaines qui viennent, ce sera à nouveau le cas. Ce qui n’est pas sans poser quelques questions. Selon l’Association des responsables de copropriété (ARC), ces AG 100 % « papier », sans discussion préalable, ont aussi donné lieu à des dérives : reconduction du mandat du syndic pour trois ans (au lieu d’un), augmentation des honoraires, parfois au-delà de 50 %, pointe l’association.
« Ces abus existent, reconnaît Rachid Laaraj, sans que cela soit généralisé dans la profession. Le plus souvent une réunion en visio préparatoire permet d’éviter ces écueils. »
Mais quels que soient les efforts déployés, les AG dématérialisées – en visio ou par correspondance – ne sont guère idéales pour faire avancer l’immeuble. « Les échanges sont parfois vifs en AG, mais ils permettent aussi de trouver des solutions. À distance, et en l’absence de discussion, peu de décisions importantes peuvent être prises », souligne Olivier Safar. Cette année encore, la saison des AG ne ressemblera à aucune autre.