SÉRIE et la vision télé de Stéphane Hoffmann

Années terribles pour Élisabeth II.

Une femme qui a dompté l’Histoire », « Une reine qui su chevaucher les siècles », Pierre Hurel ne lésine pas sur l’encens. À juste titre. À bientôt 95 ans, la reine d’Angleterre vient de perdre son mari, qui a toujours été un de ses piliers. Ces dernières années n’ont pas été de tout repos pour Élisabeth : avant la mort du prince Philip, elle avait dû affronter le duel de Kate et Meghan, le Brexit, la défense imbécile d’Andrew impliqué dans le scandale pédophile Epstein et la rupture des Sussex avec la famille royale, puis leur départ pour les ÉtatsUnis. Les scénaristes de The Crown ont moins d’imagination que la réalité.

Les nombreux amateurs de la série de Peter Morgan ne manqueront pas cette soirée avec une reine qui surmonte ses malheurs. Malheureuse d’avoir perdu son époux, déstabilisée par les rapports tumultueux entre son pays et l’Europe, meurtrie par l’inconséquence de son fils Andrew, abandonnée par son petit-fils, Élisabeth II encaisse. Qu’a-t-elle fait d’autre depuis son accession au trône ? Remontant le temps, Pierre Hurel raconte comment, il y a trente ans, la reine a su créer un lien nouveau avec son peuple. Frasques de Charles et Diana, critiques sur sa fortune et le fait qu’elle ne paie pas d’impôts, incendie de Windsor : elle fait face et se réinvente. Vertigineuses, ces trois heures passées avec la reine sont comme un éloge de vertus très anciennes, qu’elle représente avec éclat : la droiture, l’exactitude, la discrétion et la fidélité. Les Derniers Combats d’une reine (inédit) et La Révolution d’une reine (2015), de Pierre Hurel, France 5, dimanche 18 avril à partir de 20 h 50.