Le Figaro Magazine

STYLE et la bonne mesure de Julien Scavini

Mis en péril par le boxer, ce sous-vêtement reste la préférence des hommes soucieux de confort et d’élégance.

- Matthieu Morge Zucconi

Le caleçon est au vaudeville ce que la toge est à la tragédie », affirmait le réalisateu­r et scénariste Carlo rim, rappelant la manière dont théâtre et cinéma s’en sont servis comme ressort comique – voir les acrobaties de Jean-Paul Belmondo (1), suspendu à un hélicoptèr­e en modèle blanc à pois rouges dans Le Guignolo (1980)… de nos jours, s’il est exagéré de dire que le caleçon est source de plaisanter­ies, il n’est clairement pas le plus populaire des sous-vêtements masculins : en 2017, une étude Statista estimait à 12 % le nombre de Français privilégia­nt cette forme contre 58 % préférant le boxer et 26 % le slip.

LA LÉGÈRETÉ DE L’ÊTRE

Nicolas, 30 ans, fait partie de cette minorité. Pour lui, « pas question de porter autre chose. Un bon caleçon, c’est la liberté : léger, confortabl­e, on ne le sent quasiment pas ! » Même son de cloche pour Jean-François qui a pourtant testé d’autres options : « Le boxer ne pardonne pas, assure ce Parisien. Si l’on n’est pas taillé comme un mannequin, on peut vite flotter dedans ou être boudiné. Un caleçon plus ample, en popeline, est bien plus élégant. » l’offre est pléthoriqu­e, de l’entrée de gamme avec Uniqlo aux spécialist­es comme Éminence ou

Sunspel (4), jusqu’au grand luxe, fourni avec une pochette boutonnée assortie chez Hermès (2), ou fabriqué sur mesure par Charvet. « Les modèles de “luxe” sont tentants,

avoue Nicolas. Mais un sous-vêtement se remplace fréquemmen­t. Or, je suis prêt à dépenser jusqu’à 50 euros, mais difficilem­ent plus. »

Ce qui fait le bonheur des uns ne satisfait pas toujours les autres, et la liberté, le confort pointés du doigt par les adeptes du caleçon sont précisémen­t ce que les aficionado­s du boxer lui reprochent… Pour réconcilie­r les deux clans, Pierre deren a créé, en 1997, McAlson (3).

l’entreprise séduit par ses créations originales. Fabriquées en europe, inspirées de l’univers de la bande dessinée et de Magritte, elles bénéficien­t d’un système de suspensoir intérieur permettant d’allier le soutien du boxer, sans renoncer aux forces du caleçon traditionn­el. « Bien que nous ayons récemment lancé notre gamme de boxers, notre best-seller reste le caleçon d’origine, constate Pierre deren. Nous sentons qu’il est en train de séduire un nouveau public, plus jeune, celui des concept stores. En Belgique, nous sommes très populaires auprès des 20-30 ans. »

Modèles Hermès 310 €, Mcalson 35 €, sunspel chez Mr Porter 45 €.

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