Le cerveau de Hollywood
en France, il est surtout connu pour son rôle dans Le Cerveau. David Niven a eu une filmographie bien plus vaste, tournant des comédies, des films de guerre, des drames, travaillant avec Nicholas Ray, Blake Edwards, Otto Preminger, et bien d’autres. Il est à l’écran le parangon de l’élégance British, et ses Mémoires sont à son image. En réalité, il s’agit de deux livres écrits dans les années 1970, introuvables depuis des lustres, réunis en un seul. Quelle bonne idée… Le premier était une autobiographie, le second évoquait des acteurs, actrices, producteurs et réalisateurs qu’il avait bien connus. Les deux se complètent à merveille et ces presque 1 000 pages se dévorent sans relâche : impossible de s’arrêter de lire cette somme exceptionnelle consacrée au 7e art et ses stars. Car Niven, outre le fait d’avoir été un grand acteur, était aussi un très bon écrivain, et un portraitiste de première classe. Lorsqu’il décrit George Sanders, Humphrey Bogart, Charlie Chaplin, John Huston, Cary Grant, Ernst Lubitsch, Cecil B. DeMille, Douglas Fairbanks ou David Selznick, le lecteur a l’impression d’y être. Le tout avec une psychologie, un humour très britannique, et un sens du trait dont on ne se lasse pas. Le New York Times a écrit que c’est « peut-être bien le meilleur livre jamais écrit sur Hollywood ». On ne saurait être plus juste : c’est un rêve de cinéphile. Pas de doute, le Cerveau, c’était lui. Séguier, 951 p., 24,90 €. Traduit de l’anglais par Simone Hilling et Rosine Fitzgerald.