LE BLOUSON BOMBE LE TORSE
Les nouvelles collections enrôlent le style militaire et remettent en première ligne le blouson de type bomber.
Difficile de ne pas remarquer la nouvelle offensive du bomber. Créé pour les pilotes américains dans les années 1950, le modèle MA.1 d’Alpha industrie a codifié le bomber classique. Coupé court pour se glisser dans les cockpits, sans col à rabat mais relativement bouffant, il est en toile de nylon, plus léger que le cuir et plus résistant aux variations de pression à bord des jets. Apanage des mauvais garçons vers 1980, le bomber est devenu un phénomène dans les années 2000, quand les créateurs s’en emparent, notamment raf Simons, dries van Noten ou riccardo tisci. les traditionalistes campent sur leurs positions et ne jurent que par les marques de référence : Schott, Avirex, the real McCoy’s ou encore dockers. Si James Bond, dans Spectre, misait sur tom Ford, les puristes filaient chez Surplus doursoux pour en dégoter des exemplaires authentiques, toujours aussi demandés. raison pour laquelle, notamment, ralph lauren conserve une version kaki dans ses collections, aux côtés d’autres déclinaisons. Justement, cette saison, le bomber s’apprécie aussi dans ses versions démilitarisées. Cifonelli le décline dans un délicat pied-de-poule en laine d’alpaga, sophistiqué autant que raffiné, mais ne perd pas de vue son caractère pratique car il est réversible et peut, en un tournemain, devenir discret dans sa livrée gris foncée. izac envisage son modèle Mara bimatière avec un double effet de texture et une coupe droite pour affûter la silhouette. Chez Fursac, Gauthier Borsarello transfère son affection : loin des casernes, il devient l’atout des nouveaux titis parisiens, en toile déperlante bleue ou en velours vert galonné de blanc et décoré d’une tour eiffel.
réincarné en cuir patiné
la maison italienne Herno l’imagine même matelassé ou à capuche, dans des teintes lumineuses comme le bleu roi ou l’ivoire. enfin, pourquoi pas du cuir ? Avec Berluti (1), la flying jacket délaisse son nylon originel et fait peau neuve, réincarnée en cuir patiné avec un col et des poignets en cuir côtelé. les initiés découvriront le décor Scritto, discrètement embossé sous les rabats des poches latérales. Chez Chapal (2), Jean-François Bardinon s’autorise aussi quelques habiles digressions avec une version en laine mérinos, et décline aussi son modèle Brooklyn One en différentes variétés de cuirs issus de ses tanneries dans la Creuse, de la chèvre craquelée au cuir de mouton « suède » en passant par un agneau plongé. envie de rempiler ?