HUIT HEURES AVEC WILLIAM WYLER
Trois films, un documentaire : on réserve sa nuit.
Le plus touchant, peut-être, c’est l’attachement de William Wyler à Mulhouse, où il est né en 1902. Devenu un géant de Hollywood (3 Oscars sur 12 nominations), il ne cessera de vouloir revoir et filmer, jusqu’au bout, la ville de son enfance, où son père était chemisier.
Ayant appris, sur le tas, son métier de réalisateur, il excella dans tous les genres sans jamais se répéter, ce qui le fit snober par la critique qui n’attribue le qualificatif « d’auteur » qu’à ceux qui font toujours le même film.
Il en souffrit un peu, et puis ça lui passa car il jouissait de la faveur du public et des comédiens qui, dirigés par lui, donnaient le meilleur d’eux-mêmes. Onze d’entre eux furent oscarisés dans ses films, de Bette Davis à Barbra Streisand en passant par Audrey Hepburn, à laquelle il donna son premier grand rôle dans Vacances romaines, qui ouvre la soirée, mercredi prochain. Suit un excellent documentaire de Bertrand Tessier qui met l’accent sur l’engagement de Wyler pendant la guerre, puis contre le maccarthysme.
Pour terminer (le film commence à 1 h 20, donc réservé aux insomniaques), Les Plus Belles Années de notre vie, qui date de 1946 et raconte le retour chez eux de trois soldats américains. Il remporta neuf Oscars et fit la plus grosse recette de tous les films des années 1940. Puis, Wyler tourna notamment Ben Hur (1959) et Funny Girl (1968), sans cesser de filmer Mulhouse en Super 8. « Encore Mulhouse ! » soupirait sa femme. À quoi on peut répondre : « Wyler, encore ! » Nuit William Wyler, mercredi 24 avril, à partir de 20 h 50, Ciné + Classic.