Rugby : après Kolisi, Mbonambi futur capitaine des Springboks ?
Dans la série «Chasing The Sun 2» qui revient sur le sacre des Boks lors de la dernière Coupe du monde, le sélectionneur sudafricain Rassie Erasmus fait une confession forte de sens à son talonneur.
C’est la grande question qui agite actuellement le rugby sudafricain. Qui va succéder à Siya Kolisi comme capitaine des Springboks ? Mi-mars, le sélec‐ tionneur des doubles champions du monde, Rassie Erasmus, a ex‐ pliqué qu’il va retirer le brassard au flanker, premier capitaine noir de l’Afrique du Sud, parce qu’il n’évolue plus désormais au pays, puisqu’il porte désormais les cou‐ leurs du Racing 92.
«Siya joue certainement en‐ core l'un de ses meilleurs rugbys, mais je préfère que mon capitaine soit basé en Afrique du Sud car cela permet plus d'interactions, s’était justifié Erasmus. C'est une situation unique. Je pense qu'il disputera encore quelques testmatches, il le souhaite certaine‐ ment, mais nous ne sommes pas sûrs que ce sera en tant que capi‐ taine.»
Depuis, les supputations vont bon train et plusieurs noms re‐ viennent pour hériter du brassard des Boks. Il y a celui du deuxième-ligne Eben Etzebeth (Sharks, passé par Toulon entre 2019 et 2022) , du trois-quarts centre Lukhanyo Am (Sharks), du pilier Steven Kitshoff (qui évolue cette saison à l’Ulster mais qui va revenir aux Stormers) et du talon‐ neur Bongi Mbonambi (Sharks).
«Tu as changé le cours du match. C'est ce que fait un capitaine»
Dans la série documentaire «Cha‐ sing The Sun 2» qui suit au plus près le parcours des Sud-Afri‐ cains lors de leur campagne victo‐ rieuse en France, Rassie Erasmus fait une confidence qui donne des indices concernant l’identité du futur capitaine sud-africain. À l’issue de la demi-finale rempor‐ tée de justesse contre l’Angleterre (15-16), le talonneur Bongi Mbo‐ nambi, qui était titulaire au coup d’envoi, rejoint le vestiaire du Stade de France et s’effondre en larmes.
Le massif talonneur (1,75 m pour 110 kg) est immédiatement réconforté par Rassie Erasmus et son adjoint Jacques Nienaber (qui a depuis rejoint la province irlan‐ daise du Leinster). Erasmus dit alors à son talonneur aux 68 sé‐ lections : «Bongi, tu n’as pas abandonné. Tu es un putain de champion. Bien joué. Tu as changé le cours du match. C'est ce que fait un capitaine. Tu n'abandonnes pas. Tu mérites le respect !»
Incident avec Tom Curry
Bongi Mbonambi a déjà, par le passé, hérité du brassard de capi‐ taine des Springboks. L’été der‐ nier, en l’absence de Siya Kolisi, le talonneur était devenu, contre l’Argentine, le deuxième capi‐ taine noir de l’Afrique du Sud, à l’occasion d'un test-match de pré‐ paration à la Coupe du monde, contre l’Argentine, hors Rugby Championship. Il avait ensuite hé‐ rité du brassard, lors du Mondial, face à la Roumanie.
Durant la demi-finale contre le XV de la Rose, «Bongi» avait été accusé d’insultes racistes par le flanker anglais Tom Curry. Un incident qui serait dû à une in‐ compréhension linguistique puisque le Sud-Africain aurait dit «wit kant» - qui signifie en afri‐ kaans «camp blanc», soit une ré‐ férence au maillot anglais - et non «white cunt» (connard de blanc) comme l’affirmait Curry. World Rugby n’avait pas donné suite à cette affaire.