Le Figaro Sport

Ligue des champions : pourquoi le PSG peut rêver d’une remontada à Barcelone

- Christophe Remise

DÉCRYPTAGE - Dos au mur, Paris est condamné à l'exploit, mardi à Barcelone, pour se his‐ ser en demi-finales de Ligue des champions. Mission impossible ? Pas forcément.

Douche froide. Ambitieux et en confiance, le PSG a été surpris par le FC Barcelone (2-3) mer‐ credi dernier, en quarts de finale aller de Ligue des champions. La fin d'une série de 27 matches sans défaite, un premier revers depuis début novembre. Sachant que le Barça reste sur six victoires de rang après celle décrochée à Ca‐ dix (0-1) samedi et 13 matches sans défaite, et que le club de la capitale n'a jamais renversé la si‐ tuation au match retour en C1 après avoir perdu au Parc des Princes à l'aller, le chemin des demi-finales paraît bouché. D'au‐ tant que Pedri devrait pouvoir dé‐ buter mardi prochain (21h), au stade de Monjuic, Frenkie de Jong ayant une semaine afin de parfaire sa condition physique. Avertis mercredi, Sergi Roberto et Andreas Christense­n manqueront à l'appel, mais Xavi a de quoi faire. Néanmoins, tout n'est pas perdu. «Je suis confiant, on a l'équipe pour, on ira à Barcelone pour gagner et nous qualifier», martèle Lucas Hernandez. Mé‐ thode Coué ?

Mbappé, revanche attendue

À l'image de la prestation aboutie de Robert Lewandowsk­i, on n'est pas obligé de marquer ou de faire marquer pour donner le change. Sauf que dans le cas de Kylian

Mbappé, il n'y a eu ni but, ni passe décisive, ni rien d'autre. «KM» n'a pas pesé sur les débats. «S'il était moins précis ce soir, c'est peut-être que les ballons ne sont pas arrivés dans le bon ti‐ ming», a commenté Marquinhos, refusant d'enfoncer son camarade. On attendra beaucoup de mieux de Mbappé à Barcelone, lui qui s'était fendu d'un triplé lors de sa dernière visite en Catalogne (vic‐ toire 4-1), en 2021, au Camp Nou. «Je ne vais pas me cacher», avaitil dit avant ce match aller. On a pourtant eu le sentiment inverse pendant toute la rencontre. Le plan de Xavi pour le contrarier n'y est pas pour rien. Mais Kylian Mbappé peut et doit faire mieux. Nul doute qu'il est le premier à le savoir. Le futur Madrilène, qui verrait son aventure européenne à Paris s’achever là, n'en sera que plus revanchard et motivé mardi prochain. D'autres cadres seront attendus au tournant mardi, comme Lucas Hernandez derrière et Gigio Donnarumma, dans les buts.

Architecte de la remontada en 2017, Luis Enrique sait y faire

«Je n'ai aucun doute que nous pouvons changer la donne.» Luis Enrique a fait part de sa confiance en conférence de presse d'aprèsmatch. On peut lui faire confiance : ce n'est pas de la comédie. «Nous avons six jours pour nous préparer ce match retour. On doit gagner pour se qualifier. Le chan‐ gement de règle sur le but à l'ex‐ térieur permet encore plus d'ou‐ verture», a-t-il relevé. Une vic‐ toire par un but d'écart suffirait au bonheur des Rouge et Bleu… pour arracher la prolongati­on et les tirs au but. Il faudra au mini‐ mum deux buts d'écart pour pas‐ ser sans aller jusqu'aux penalties. «On ira à Barcelone pour gagner et nous en sommes capables», a-til encore affirmé, lui qui avait guidé le FC Barcelone à la quali‐ fication... face à Paris, en 2017, malgré une défaite 4-0 à l'aller. La fameuse remontada, et cette vic‐ toire 6-1 au retour. Il sait tirer sur les bonnes ficelles sur le plan mental. Le PSG a payé pour voir à l’époque. Reste à savoir s'il ap‐ puiera sur les bons boutons en termes de compositio­n de départ et de tactique, car au Parc des Princes, il a été dominé par Xavi.

Hakimi de retour

S'il a dû bricoler derrière, titulari‐ sant Marquinhos à droite, c'est que Luis Enrique devait se passer d'Achraf Hakimi, suspendu. Le Marocain sera de retour mardi. Un renfort plus que bienvenu pour le PSG. D'une, en raison des

immenses qualités de l'ancien joueur du Real, et deux, parce que «Marqui», par ailleurs devenu joueur le plus capé de l’histoire du club parisien, pourra débuter dans l'axe. Ce ne sera sans doute pas le seul changement opéré par le coach espagnol dans le 11. Tout juste de retour de blessure, Brad‐ ley Barcola n'était entré qu'à la mi-temps mercredi. Il sera apte à débuter à Monjuic. «Lucho» a par ailleurs sans doute été rassuré par l'entrée de Warren Zaïre-Emery, dont il y a fort à parier qu'il figu‐ rera parmi les titulaires cette fois. Kang-in Lee dans le 11, «WZE» sur le banc, c’est un échec. «Le seul qui voit les entraîneme­nts, c'est moi», a indiqué Luis Enrique lorsqu'il a été interrogé sur ce choix mystérieux. Mardi, il conviendra de ne pas se tromper.

Ce Barça n'est pas impre‐ nable

«Le PSG est favori, et ce n'est pas une stratégie que de le dire», indi‐ quait Xavi, en conférence de presse, avant l'aller. C'est désor‐ mais le Barça qui l'est, avec cette victoire 3-2 à l'extérieur. N'em‐ pêche que ce FC Barcelone n'est pas imbattable. Depuis le début de la saison, Lewandowsk­i et compagnie ont chuté trois fois à Monjuic, face au Real (1-2), Gé‐ rone (2-4) et Villarreal (3-5). Ils n'avaient guère impression­né lors de leur qualificat­ion face à Naples (1-1, 3-1) au tour précédent, en Ligue des champions. On pouvait imaginer que le PSG a les moyens de faire souffrir cette équipe avant le match aller. C'est toujours le cas. Sauf que cette fois, il conviendra de le montrer sur le pré.

Une semaine pour travailler au calme

La Ligue de Football Profession‐ nel (LFP) a choisi d'alléger le ca‐ lendrier des clubs français enga‐ gés en coupe d'Europe. Ainsi, Pa‐ ris (C1), Marseille (C3) et Lille (C4) ont vu leur match du weekend prochain reporté. Luis En‐ rique et ses joueurs, qui sont proches du titre en Ligue 1 (le classement ici) pourront donc tra‐ vailler tranquille­ment d'ici au match retour à Barcelone, tandis que ceux de Xavi, deuxièmes au classement de Liga à huit points du Real Madrid, ont eu droit à un déplacemen­t à Cadix samedi (01), lors de la 31e journée. Le tur‐ nover a toutefois été conséquent, avec huit changement­s dans le 11. Le Barça s'avance d'ailleurs vers une semaine très chargée, avec le Clasico face au Real le 21 avril, à Bernabeu. À noter qu’à l’aller, c’était l’inverse : le FC Barcelone n’avait pas joué depuis 10 jours, avec un seul match après la trêve internatio­nale, alors que Paris en avait disputé trois, dont celui de Marseille.

Paris a de la marge dans tous les domaines

Les Parisiens sont pourtant bien entrés dans la partie, et les chan‐ gements opérés par Luis Enrique à la pause leur ont permis de faire un gros début de seconde période. Avec un peu plus de réussite, ce temps fort aurait été récompensé par trois buts, pas seulement deux, avec la barre de Barcola. Sans oublier le poteau d'Ousmane Dembélé plus tard. Mais sur l'en‐ semble de la rencontre, le compte n'y est pas. On n'a pas reconnu le PSG «made in Luis Enrique».

Tactique, technique, utilisatio­n de la profondeur, agressivit­é… Il y a de la marge dans tous les do‐ maines. Dans la concentrat­ion aussi, à l'image du deuxième et du troisième but barcelonai­s. «Les deux autres buts qu'on prend, on doit les éviter. Surtout dans un moment où on était bien, on était plus fort», peste Marquinhos. À noter que sur le troisième but, la tête d'Andreas Christense­n sur corner, Gigio Donnarumma avait le droit de sortir et de s'imposer dans sa surface. Problème ? C'est une faiblesse bien connue du por‐ tier italien, qui n'aura pas assez de six jours pour la corriger…

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 ?? REUTERS ?? Avec un meilleur Kylian Mbappé, des choix plus judicieux de Luis Enrique et le retour d’Achraf Hakimi, le PSG a encore de l’espoir avant le retour.
REUTERS Avec un meilleur Kylian Mbappé, des choix plus judicieux de Luis Enrique et le retour d’Achraf Hakimi, le PSG a encore de l’espoir avant le retour.

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