Le Figaro Sport

Masters d’Augusta 2024 : «Je déteste perdre», souffle Scottie Scheffler le roi d’Augusta

- Romain Schneider

On n’arrête plus l’Américain, maître incontesté du golf . Si la naissance prochaine de son pre‐ mier enfant sera sa priorité dans les jours qui viennent, le futur papa a rappelé qu’il «dé‐ testait perdre», quand il est re‐ venu sur sa forme étincelant­e.

De notre envoyé spécial à Au‐ gusta (Géorgie, États-Unis),

Sur les clés de sa victoire «Le petit jeu et le driving. J'ai commis des erreurs de profondeur parfois mais j'ai souvent su me rattraper grâce à mon petit jeu. Teddy (Ndlr, Teddy Scott, son caddie) et moi, nous nous sommes trompés au sujet du vent. On a raté la cible d'environ 25 mètres. C'est le genre de choses qui arrivent ici. Au 2, même chose. Sur le 3, je frappe un bon drive qui finit dans le bunker, et le coup là-dedans était tout sauf fa‐ cile. J'ai réussi une belle sortie de bunker et j'ai fait birdie. »

Sur la comparaiso­n avec son titre de 2022 «J'avais pu gérer mon avance plus confortabl­e‐ ment. Cette année, c'était une vé‐ ritable bataille. La semaine a été longue. Le parcours était un véri‐ table défi. J'ai dû faire face à des hauts et des bas. J'ai eu l'impres‐ sion d'avoir lutté toute la semaine. Le jeudi, il y avait beaucoup de vent et j'ai pu faire un bon score. Les deux jours suivants, j'ai dû me battre. Vendredi après-midi, je ne peux même pas vous décrire à quel point les conditions étaient difficiles. C'était fou comme il y avait du vent.»

Sur le moment clé «À partir du trou 8, j'ai joué un très bon golf. Le putt pour le birdie au 8 a été très important. J'ai frappé deux très bons coups loin du green. J'ai eu un pitch extrême‐ ment difficile à jouer. C'était donc un putt ou il fallait vraiment lire la ligne et je l'ai rentré. Cela m'a donné un bon élan et je m'en suis servi pour mes birdies au 9 et au 10. J'ai continué à pousser parce que je savais qu'il y avait des bir‐ dies possibles sur le retour. J'avais beaucoup de joueur très talen‐ tueux qui ont essayé de me rattra‐ per, et je savais que les pars ne suffiraien­t pas.»

Sa joie très contenue en re‐ montant le 18 «J'ai essayé de ne pas me laisser dominer par mes émotions cette fois-ci. J'ai gardé la tête baissée. Je ne pense même pas avoir enlevé ma casquette et salué la foule en remontant le 18. J'ai fait de mon mieux pour rester dans le moment présent et je vou‐ lais terminer le tournoi de la bonne manière. Et j'ai pu m'im‐ prégner de l'ambiance après avoir fait un putt au lieu de quatre, ce qui était un peu mieux.»

Sur la puissance de ses frappes «Les distances sont longues sur parcours. Les fair‐ ways sont assez larges, et quand les greens sont aussi fermes, il faut avoir des petits clubs pour bien les attaquer, surtout avec les petites zones où sont placés les drapeaux. Je dirais donc que j'ai frappé un peu plus fort cette se‐ maine que lors d'un tournoi du PGA TOUR, simplement parce qu'il y a un peu plus d'espace du départ.»

Sur sa gestion de son avance «Je pense que, comme n'importe quel être humain, votre esprit commence à vagabonder un peu sur le parcours. Nous sommes sur le terrain pendant quatre ou cinq heures d'affilée. Il faut laisser son esprit vagabonder. J'ai essayé de m'imprégner de ce qui m'entourait aujourd'hui. J'ai parfois regardé les arbres. J'ai regardé les fans de temps en temps pour essayer de m'imprégner de leur énergie.»

Sur sa stratégie offensive «Je pense que si j'avais joué un peu plus défensivem­ent, le résultat au‐ rait été bien différent. J'ai attaqué le green en deux coups au 13 (par 5) et j'ai pu faire un birdie. J'ai at‐ taqué le drapeau au 14 et j'ai pu faire un birdie. J'ai recommencé au 15 et j'ai fait un joli par, et j'ai frappé un très bon coup au 16 pour faire un birdie. Si j'avais es‐ sayé de faire des pars sur l'en‐ semble du retour, je me serais re‐ trouvé au 18 à devoir faire le par en espérant que Ludvig ne fasse qu'un par. Sur ce parcours de golf, il faut rester agressif et frapper les bons coups. Il n'y a pas d'autre so‐ lution ici. Il ne faut pas être trop défensif, ni trop agressif. Il faut juste jouer les bons coups. Et heu‐ reusement, aujourd'hui, j'ai pu le faire.»

Sur sa forme incroyable «Aucun tour au-dessus du par, cette année c'est bien ! Je ne peux pas vous dire à quel point je dé‐ teste dépasser le par J'ai l'impres‐ sion de jouer un très bon golf en ce moment et de contrôler mes émotions comme je ne l'ai jamais fait, ce qui est une bonne chose. J'ai l'impression de mûrir en tant que personne sur le parcours. Il est difficile de contester les résul‐ tats de ces dernières semaines. J'ai joué du bon golf. Je vais conti‐ nuer à travailler comme je l'ai fait jusqu'à présent et garder la tête baissée.»

Sur son esprit de compéti‐ tion «J'aimerais ne pas vouloir gagner autant que je l'ai fait ou autant que je le fais. Je pense que les matins seraient plus faciles. Mais j'aime gagner. Je déteste perdre. J'ai l'impression que c'est comme ça que j'ai été conçu. Je suis comme ça depuis que je suis tout petit. Cela a toujours fait par‐ tie de moi et je ne pense pas que cela doive disparaîtr­e de sitôt.»

Sur la naissance proche de son enfant «J'attends avec impa‐ tience les deux prochaines se‐ maines. J'espère pouvoir dormir un peu après deux mois sans doute sans sommeil. Je suis ex‐ cité. Mes amis ont toujours été très enthousias­tes à l'idée que je me marie. Le mariage a été un as‐ pect tellement extraordin­aire de ma vie, je ne peux même pas ima‐ giner ce que cela va être d'être pa‐ rent. Je pense à l'amour que mes parents ont eu pour nous en gran‐ dissant. C’est ce que j'attends le plus, je pense, en tant que parent, c'est de pouvoir aimer mon enfant comme mes parents m'ont aimé.»

Sur sa femme Meredith «Elle m'a juste demandé si elle pouvait prier pour moi. En fait, je n'ai pas pu lui parler très long‐ temps ce matin, ce qui était inha‐ bituel. Elle m'a envoyé beaucoup de prières. Mon cou me déran‐ geait un peu. J'ai juste prié pour que ça aille mieux. Lorsque vous êtes stressé, votre corps réagit, que ce soit un mal de ventre ou non. Je pense que mon corps ré‐ agissait juste au stress.

Sur son programme ces pro‐ chaines semaines «Si ça peut vous rassurer, je ne vais pas quit‐ ter des yeux ce prochain objectif (USPGA en mai). Je vais rentrer chez moi, m'imprégner de cette victoire. Je vais certaineme­nt pro‐ fiter de la naissance de mon pre‐ mier enfant. J'aime toujours la compétitio­n mais mes priorités vont bientôt changer. Mon fils ou ma fille sera désormais la priorité principale, avec ma femme, et le golf sera probableme­nt la qua‐ trième. Mais je n'ai pas l'intention de quitter la compétitio­n de sitôt. C'est un sport où il faut tout de suite passer à autre chose. Je suis ainsi censé reprendre la compéti‐ tion jeudi (au RBC Heritage).»

Propos recueillis en confé‐ rence de presse

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Eloisa Lopez / REUTERS Scottie Scheffler

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