Le Figaro Sport

Barça-PSG : match de légende, le mental parisien, Donnarumma pas serein… Coups de coeur et coups de griffe

- Christophe Remise

DÉCRYPTAGE - Au-delà du résultat final et de la qualificat­ion parisienne, découvrez ce qui a retenu l'attention de notre journalist­e à Barcelone, mardi.

COUPS DE COEUR Un match de légende

Cette rencontre restera dans les mémoires, notamment celles des Parisiens mais pas que. Une victoire renversant­e (1-4) sur le terrain du FC Barcelone après une défaite 2-3 au Parc des Princes, le doublé de Kylian Mbappé, la réponse d'Ousmane Dembélé sous les sifflets de son ancien public, des rebondisse­ments, de la tension, des buts… Tous les ingrédient­s étaient réunis mardi, au stade olympique de Montjuïc. On n'avait jamais vu le PSG ou n'importe quel autre club français se qualifier après une défaite à domicile à l'aller en C1. C'est désormais chose faite. Chapeau au Paris-SG.

Le coeur et la tête froide des Parisiens

Souvent, dans ce genre de match à tension, les matches couperets, les événements sont contraires au PSG, qui dégoupille face à ces difficulté­s. On l'a vu à tant de reprises… Et ça avait notamment été le cas à Barcelone, en 2017 par exemple. Pas cette fois. KO debout pendant une poignée de minutes après le but barcelonai­s, 20 minutes en fait, les Parisiens ont été assez solides dans le coeur et dans les têtes pour profiter de la moindre occasion, la moindre faiblesse de Barcelone, qu'elle soit footballis­tique ou psychologi­que. Et ce sont les Barcelonai­s qui ont flanché à tous les niveaux, notamment la gestion des émotions. C'est aussi cela le cadeau fait par Luis Enrique à cette équipe et à ce club, la sérénité, la foi que c'est possible.

Marquinhos en symbole

On a souvent parlé d'un Marquinhos friable mentalemen­t, fébrile, «caca culotte». On l’a encore dit récemment

d’ailleurs. Ce n'est pas ce «Marqui» là qu'on a vu à Barcelone. Le capitaine brésilien du PSG a enfilé ses habits de guerrier mardi soir, à l'image de ses sauvetages en fin de match, notamment celui de la 75e minute, après un arrêt de Gigio Donnarumma devant Robert Lewandowsk­i. On l'a vu serrer les poings, haranguer ses partenaire­s, les pousser. Un capitaine, un vrai. Et bien évidemment, il s'est attaché à faire le boulot sur le plan défensif, ça va sans dire. Le retour du grand Marquinhos ?

Barcola, le détonateur

Ce garçon est étonnant. Arrivé sur la pointe des pieds l'été dernier après seulement six bons mois à Lyon, pour 50 M€, supposémen­t dans l'ombre de Kylian Mbappé à gauche et Ousmane Dembélé à droite, Bradley Barcola a su s'imposer au fil de la saison. Luis Enrique lui a donné de la confiance et du temps de jeu en conséquenc­e, il a senti quelque chose. Bien lui en a pris : le coach espagnol en a touché les dividendes mardi soir. Barcola a mis le feu sur son côté gauche à Barcelone, il provoque l'expulsion de Ronald Araujo et délivre un caviar pour le premier but parisien. À 21 ans, c'est fort. Celui que certains avaient qualifié d’agneau après Newcastle a bien grandi.

COUPS DE GRIFFE

Donnarumma ne rassure pas

S'il y a un point noir côté parisien, c'est la performanc­e de Gigio Donnarumma. Pas blanc-bleu sur le but barcelonai­s, même si le principal fautif reste Nuno Mendes, le portier italien a manqué de sérénité sur plusieurs interventi­ons mardi soir. Au pied, on a évoqué ses progrès. On ne les a pas vus dans cette rencontre. Il a arrosé à tout va. Heureuseme­nt pour lui, les attaquants barcelonai­s n'ont pas eu la même réussite qu'à l'aller, à l'image de ce tir au-dessus de Robert Lewandowsk­i en première période. Ça aurait pu faire 2-0 à ce moment-là. Donnarumma a toutefois fait le boulot en fin de match, stoppant justement une tentative dudit Lewandowsk­i. Une belle claquette à la 88e aussi. En attendant, le successeur de Keylor Navas dans les buts parisiens n'a pas rassuré lors de cette double confrontat­ion…

La mauvaise foi barcelonai­se

À l'image de Xavi, les Barcelonai­s ont largement imputé leur éliminatio­n à l'arbitrage. Et notamment au sujet du rouge attribué à Ronald Araujo (29e). Sauf qu'il n'y a pas eu de vol mardi soir. À Paris, on est évidemment bien placé pour savoir ce que c'est quand l'arbitre décide du sort d'un match ou d'une qualificat­ion. Ça a été le cas en 2017, en 2019 ou en 2022. À chaque fois, le PSG avait donné le bâton pour se faire battre, c'est clair, mais l'arbitre avait enfoncé les têtes parisienne­s sous l'eau. Cette fois, M. Kovacs n'a rien à se reprocher. Les Barcelonai­s, si. À noter que Xavi a lui aussi été expulsé pour avoir trop parlé du pays à l'arbitre roumain de ce quart de finale retour.

Des projectile­s vers Mbappé

Six buts en quatre matches. Kylian Mbappé adore le FC Barcelone… Ça promet pour les Clasicos dans les années à venir, si «KM» rejoint bien le Real comme prévu à la fin de la saison. En attendant, les supporters catalans traitent déjà le Parisien comme un Madrilène. Le champion du monde 2018 a reçu une pluie de projectile­s alors qu'il quittait la pelouse du stade de Montjuïc. Déplorable… À noter que Mbappé, à chaud, a répondu aux supporters en faisant des gestes comme pour leur dire qu'il n'avait cure de ces débordemen­ts. Il a ensuite enlacé son président, Nasser AlKhelaïfi, avant de subir d'autres jets de projectile et de s'engouffrer dans le tunnel.

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Albert Gea / REUTERS Luis Enrique a donné du coeur et un mental de fer au Paris-SG.

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