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NBA : Gobert dominant, Fournier en détresse... Les fortunes diverses des «autres» Français

- Sébastien Ferreira

Dans l’ombre de Wembanyama, les 13 autres Français de NBA ont globalemen­t déçu cette saison. Et ce malgré un Gobert encore candidat au trophée de défenseur de l'année.

C'est l'instant cocorico de l'automne, une tradition qui lie la France à la NBA. Le 24 octobre 2023, jour du lancement de la saison régulière, la ligue américaine annonçait que 14 Français figuraient dans les effectifs des différente­s franchises, soit la nationalit­é la plus représenté­e derrière les États-Unis et le Canada. Six mois plus tard, le bilan est proche du médiocre. En dehors de Victor Wembanyama, ils sont trois tricolores à pouvoir bomber le torse, dont deux qui feront les play-offs. Pour d'autres, leur avenir en NBA s'écrit en pointillé.

Ils ont performé

Il n’est peut-être déjà plus le meilleur Français de NBA, tout juste encore le meilleur défenseur, mais il demeure une valeur sûre. Rudy Gobert a bouclé, sous le maillot des Minnesota Timberwolv­es, sa 11e saison outreAtlan­tique (14 pts ; 12,9 rebonds et 2,1 contres). Pour la 8e année consécutiv­e, il fera les play-offs. Le pivot de 31 ans n’a pas été élu All-Star, ça a fait débat. Il reste favori pour le trophée de défenseur de l’année, qu’il a déjà glané en 2018, 2019 et 2021. « Cet été, j’ai eu un peu plus de temps pour me ressourcer, bien me préparer. Je ne m’étais jamais senti aussi fort, aussi bien », nous confiait-il le mois dernier. Les Wolves, 3es à l’Ouest, rêvent légitimeme­nt du titre.

Les Sixers de Philadelph­ie aussi. Les pépins physiques du dernier MVP, Joel Embiid, ont fait chuter leurs chances. Dommage pour Nicolas Batum, lui qui n’a joué que 3 matchs en début de saison avec les Los Angeles Clippers avant son transfert. À Philly, « Batman », 35 ans, brille encore dans un rôle de l’ombre, facilitate­ur de jeu, défenseur précieux et shooteur redoutable à 3 pts (39,9 % de réussite).

Sur le même poste, l’ailier Bilal Coulibaly, drafté en 7e position l’été dernier, a confirmé son potentiel. Le Francilien de 19 ans est monté en puissance (8,4 pts ; 4,1 rebonds) et a distillé quelques flashs défensifs qui ont émoustillé les observateu­rs. Avant sa fracture du poignet en mars, il était passé titulaire chez de faibles Washington Wizards, équipe en reconstruc­tion.

Ils peuvent espérer

La reconstruc­tion, c’est aussi là où en sont les Portland Trail Blazers, où Rayan Rupert, 19 ans également, a mieux fini qu’il n’a commencé. Choisi seulement en 43e position à la draft, il a joué 39 matchs, et a même débuté les 12 derniers. Ses pointes statistiqu­es aux points (13), rebonds (7) et passes décisives (5 à quatre reprises) sont des motifs d’espoir pour l’avenir. Dans la même veine, Ousmane

Dieng a certes un peu moins joué pour sa deuxième saison à Oklahoma City (14,6 puis 11,1 minutes). Pas facile dans une franchise qui a explosé les attentes en finissant 1er à l’Ouest. Mais l’ailier fort de 20 ans s’est rattrapé par un titre de champion en G-League, la ligue réserve de la NBA, et a même été élu MVP des finales avec l’Oklahoma City Blue.

Ils ont galéré

Coéquipier de Dieng à OKC, Olivier Sarr a nettement moins joué en NBA (15 matchs, 6,5 minutes) et a moins rayonné en G-League. À 25 ans, le pivot natif de Niort semble se heurter à un plafond de verre. Trajectoir­e similaire pour le pivot des Los Angeles Clippers Moussa

Diabaté (22 ans) et l’ailier des San Antonio Spurs Sidy

Cissoko (19 ans). Chez les Français à la peine, il y a surtout le dossier Evan

Fournier. Indésirabl­e aux

New York Knicks, il a été transféré vers la pire équipe de la ligue, les Detroit Pistons, en février. En sortie de banc, il y a joué vingt-neuf matchs, dont onze à 10 pts ou plus, avec une pointe à 21 unités. Le minimum syndical pour le fer de lance de l’attaque des Bleus depuis plusieurs années, qui a fait des JO de Paris l’objectif d’une vie après l’argent récolté à Tokyo, en 2021.

Ils sont déjà partis

Si Fournier, 31 ans, est allé jusqu’au bout de l’exercice, d’autres n’ont pas eu cette chance. La troisième saison (2022-2023) de Killian

Hayes à Detroit, tout juste correcte, était sa meilleure. Sa quatrième aura été la pire. Le meneur (22 ans), très maladroit à 3 pts (29,7 %), a résilié son contrat en février. Même scénario pour

Frank Ntilikina, meneur de 25 ans, remercié par les Charlotte Hornets. Forfait sur blessure à la Coupe du monde l’été dernier, il pensait amorcer la saison du rebond. Puis il y a eu cette fracture du tibia gauche en octobre, quelques jours avant la reprise de la NBA.

Théo Maledon, lui, a commencé à Charlotte (13 matchs), a été envoyé à Phoenix (4 matchs) et a finalement été coupé début mars.

Enfin, l’arrière Malcolm

Cazalon, formé à Roanne et l’Asvel, n’a joué qu’un match avec Detroit et n’est plus sous contrat. Avec les Français précédemme­nt cités, il fait partie de ceux qui pourraient revenir jouer en Europe. Et ainsi laisser leur place à de nouveaux arrivants. Tidjane Salaün (18 ans, Cholet), Zaccharie Risacher (Bourg-en-Bresse, 19 ans) et Alexandre Sarr (18 ans, Perth Wildcats) seront draftés cet été. Alexandre Sarr, petit frère d’Olivier, pourrait même être choisi en N.1, comme Wembanyama avant lui. Pas avec les mêmes promesses, certes. Peu importe : tout le monde n’a pas besoin d’être la locomotive pour faire bon voyage sur ce tortueux circuit qu’est la NBA.

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Getty Images via AFP / CHRIS CODUTO / MADDIE MEYER Rudy Gobert disputera les play-offs avec les Minnesota Timberwolv­es. Evan Fournier, lui, a bouclé une triste saison régulière aux Detroit Pistons.

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