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Le triomphe du cheval vapeur (2/2)

Le 9 mai 1843, le premier train en provenance de Paris arrive à Rouen. Restent maintenant une centaine de kilomètres à parcourir pour que le chemin de fer parvienne au Havre.

- De notre correspond­ant SWG

En 1842, alors que les travaux du tronçon ParisRouen sont toujours en cours, la Chambre des députés discute de la prolongati­on de la nouvelle ligne jusqu’au Havre. Mais le projet est retardé par des querelles autour du tracé: certains défendent un itinéraire par la vallée de la Seine, d’autres militent en faveur d’un passage par le plateau. Ce sont ces derniers qui l’emportent et les premiers coups de pioche sont donnés à Harfleur, en 1845.

Des travaux pharaoniqu­es

Environ 6000 hommes, principale­ment des Anglais et des Irlandais, s’affairent sur ce chantier titanesque. Le trajet choisi comporte de nombreux obstacles naturels, qui nécessiten­t la réalisatio­n de plusieurs ouvrages d’art : perce- ment de tunnels dans les collines des environs de Rouen, viaducs de Mirville et de Barentin enjambant des vallées. En 1846, celui-ci s’effondre à cause d’un vice de fabricatio­n, dû semble-t-il à des entreprene­urs peu scrupuleux ayant rogné sur les matériaux. On doit donc le reconstrui­re, ce qui est accompli en un temps record. Et cette fois, la qualité est au rendez-vous: nos trains l’empruntent encore de nos jours. L’incident retarde toutefois l’ouverture de la ligne de plusieurs mois et ce n’est que le 20 mars 1847 qu’elle est inaugurée.

L’aube d’une ère nouvelle

Ce jour-là, toutes les autorités de la ville sont rassemblée­s pour accueillir le train spécial parti de Paris à 6h45. Après avoir musardé du côté de Rouen pour une « collation », le convoi arrive dans la gare (que l’on appelle alors débarcadèr­e) flambant neuve à 12h45. Goupillon en main, tout le clergé local est présent, pendant que la foule venue en masse se voit contenue à l’extérieur. Les premiers trains de voyageurs circulent le 22 mars et les convois de marchandis­es suivent le 31. L’ouverture de la ligne change complèteme­nt la donne : désormais, beaucoup de Havrais (même modestes), ont la possibilit­é de se rendre à la capitale. À l’inverse, les Parisiens peuvent, en quelques heures, goûter aux joies du bord de mer. Une nouvelle ère s’ouvre et plus rien, désormais, ne sera jamais comme avant.

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