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La vie retrouvée du bassin de l’Eure

À l’occasion des Grandes Voiles et de la venue des géants, le bassin de l’Eure a connu, l’espace de quelques tours de pendule, la foule des grands jours. Souvenirs, souvenirs…

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L’histoire du port du Havre ressemble à une course effrénée entre la multiplica­tion des escales et l’inflation de la taille des navires d’une part, les capacités d’accueil d’autre part. Dès 1844, les infrastruc­tures sont saturées et il devient urgent de se doter d’équipement­s adaptés pour répondre à la demande. À l’est des remparts et de la citadelle qui défendent la ville, on décide donc le creusement d’un bassin-dock (actuel Paul-Vatine) parallèle au bassin Vauban déjà existant, et d’un bassin à flot. Ce dernier, nommé « bassin de Leure », est achevé et ouvert à la navigation en 1855. Pour faciliter la réparation navale, on le dote d’une forme de radoub. Très vite, une large part du trafic se déporte vers ce nouvel espace, qui devient le coeur du complexe portuaire. Là s’amarrent les grands vaisseaux à voiles qui dominent, pour quelques années encore, le commerce maritime mondial, arrivant chargés de produits exotiques des Indes orientales, des Antilles, des côtes africaines. Promesses d’horizons lointains… Le retour de la voile Avec le triomphe de la vapeur et l’apparition des paquebots à propulsion mécanique, la Compagnie Générale Transatlan­tique implante là ses lignes à destinatio­n de New York. Les trois-mâts s’effacent un à un du décor, remplacés par des vaisseaux aux cheminées fumantes. Les actuels quais du Cameroun et de Guinée sont simplement baptisés « Quai des Transtlant­iques » et reçoivent les Bourgogne, Normandie (premier du nom), Lorraine ou Provence à l’occasion de leurs escales régulières. Là défilent d’innombrabl­es personnali­tés en transit pour le Nouveau Monde, ainsi que des milliers d’immigrants qui abandonnen­t tout dans l’espoir d’une vie meilleure. Le bassin de Leure est pour la plupart de ces derniers l’ultime contact avec l’Europe. Les premiers paquebots de plus de 200 m de long, à partir des années 1910, condamnent à terme des bassins trop exigus. Les géants des mers conçus entre les années 20 et 60 iront voir ailleurs, du côté des nouveaux quais Pierre-Callet et JoannesCou­vert. Toujours plus loin du centre-ville… De notre correspond­ant SWG

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