Les frères de Saint-Delis à Honfleur
Plus que quelques jours pour profiter de la belle exposition temporaire consacrée par le musée Eugène-Boudin de Honfleur à ces deux peintres, héritiers de l’impressionnisme.
Ah! Honfleur et son vieux bassin, ses maisons à pans de bois, son église Sainte-Catherine, ses greniers à sel… Toujours un bonheur simple que de faire un petit tour « de l’autre côté de l’eau », histoire de s’offrir l’illusion d’être encore en vacances.
Une ville d’artistes
Honfleur, on le sait moins, abrite l’un des plus beaux musées d’art de Normandie, ce qui paraît somme toute logique dans une ville qui vit naître tant d’artistes, de LouisAlexandre Dubourg à Erik Satie, en passant par Alphonse Allais et Eugène Boudin. Arrivèrent également ici d’autres artistes qui, séduits par l’atmosphère des lieux, décidèrent d’y poser leurs valises. Tel est notamment le cas d’Henri de Saint-Delis (18781949), qui y loua un pied-àterre dès 1920.
Deux peintres havrais
Henri et son frère René (18761958) sont originaires du Pasde-Calais. Prématurément veuve, leur mère décide de s’installer au Havre dès 1882. C’est donc à la pointe de Caux qu’ils suivent leur scolarité et qu’ils entament leur carrière de peintres. Parmi leurs thèmes de prédilection, beaucoup de scènes extérieures, avec une attirance pour les marines, même si l’on trouve également des autoportraits ou des natures mortes. Les falaises d’Étretat (où René déménage à partir de 1919), les allées et venues des navires dans le port du Havre, les vieux quais de Honfleur, Sainte-Adresse et sa fameuse estacade, les scènes de plage, témoignent de leur attirance pour cette mer que le poète Charles Baudelaire invitait tous les hommes libres à chérir. Si leur palette de couleurs n’est pas sans rappeler de temps à autre les fauves, ils n’en ont toutefois jamais l’agressivité chatoyante. Au vrai, les frères de Saint-Delis restituent des atmosphères, principalement les lumières particulières de notre région, celles-là même qui séduisirent avant eux les Turner et autre Monet. Au total, 134 pièces sont réunies pour l’occasion, histoire de prendre un bol d’air sur toile(s). Attention, dépêchez-vous : l’exposition ferme ses portes le 16 octobre prochain… De notre correspondant SWG
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