Un pass musées à 20 euros
Lorsque l’on parle architecture au Havre, on songe immédiatement à Perret, Niemeyer ou Nouvel. D’autres ont pourtant laissé leur marque ici, comme Charles Brunet-Debaines.
Une ville est un corps vivant: d’abord simple embryon, elle grandit et se métamorphose au fil du temps, avec pour chaque génération la volonté d’y apposer son empreinte.
Architecte officiel du Havre
Au XIXe siècle, Le Havre se trouve à l’étroit derrière ses remparts et cherche en direc- tion des communes environnantes la place nécessaire à sa croissance. Un homme symbolise à lui seul cette quête constante d’espace, doublée de l’ambition d’influer sur le cadre de vie : Charles Fortuné Louis Brunet-Debaines. Né en 1801 à Vannes, fils d’un architecte, c’est tout naturellement qu’il s’engage dans cette voie professionnelle. Médaillé par deux fois pour des projets d’édifices publics à bâtir à Brest, il devient en 1839 architecte officiel du Havre et de son arrondissement, poste qu’il occupera jusqu’en 1858 (avec une interruption de 1848 à 1850).
Un architecte prolifique
Parmi ses nombreuses réalisations, notons le prestigieux musée-bibliothèque (1845), temple dédié aux arts et à la culture situé à l’extrémité de la rue de Paris. On lui doit aussi le théâtre (1844), place Gambetta (alors place LouisXVI), réalisé avec l’architecte parisien Charpentier. Il est par ailleurs l’auteur du plan initial de développement de la ville sous le Second Empire, considérablement amendé par la suite, et le concepteur du nouvel Hôtel de Ville.
Un héritage discret
Les destructions de 1944 ont malheureusement considérablement mis à mal son héritage: adieu le bel hôtel de ville, le théâtre et le musée. Quant à la prison, elle a disparu tout récemment. La caserne des Douanes, en revanche, construite en 1846 pour héberger plus de 1300 personnes, a toujours fière allure à l’angle des rues Casimir-Delavigne et de Tourville. Brunet-Debaines est aussi le bâtisseur de l’église Saint-Nicolas (Leure, 1856) et de la mairie-école de SainteAdresse. Il conçoit également la plupart des bureaux de perception de l’octroi, cette taxe que les autorités municipales prélevaient autrefois sur toutes les marchandises entrant dans la ville. L’un d’eux est aujourd’hui le bureau de poste situé au 416, rue Aristide-Briand. De notre correspondant SWG