Le Journal d'Abbeville

La joyeuse fête des anti 1000 vaches

L’associatio­n Novissen qui lutte depuis sept ans contre « la ferme usine des 1000 vaches » a célébré la 4e édition de sa fête. Danses, chants, prises de paroles ont animé une journée sous le signe de la colère et de l’espoir d’une victoire attendue.

- Yann Defacque

Des soutiens. Comme un symbole aux yeux des membres de Novissen, la pluie a cessé pour laisser place au soleil dimanche dernier pour le lancement de la 4e fête anti 1000 vaches.

« La nature est avec nous ! Le Soleil nous accompagne pour dénoncer cette usine climaticid­e. On ne veut pas d’usines industriel­les à vaches. On veut la vérité et la justice » a scandé le président de Novissen Francis Chastagner en ouverture de cette fête. Réunis dans un premier temps à bonne distance de l’exploitati­on, les partisans d’une agricultur­e non industriel­le ont commencé par écouter plusieurs discours.

Pourquoi pas un collectif national Novissen ?

Comme celui de Francis Chastagner dénonçant : « Ce promoteur (Michel Welter, NDLR) a triché et on veut connaître l’évolution de l’effectif de cette exploitati­on. »

Devant près de 200 personnes, intervenan­ts et élus ont pris la parole pour défendre une même cause comme Daniel Pic, porte-parole d’un collectif qui lutte contre l’extension d’une porcherie industriel­le dans l’Oise qui a proposé « pourquoi pas un collectif national Novissen ? »

Ou encore Jean-Michel Jedraszak, président de l’associatio­n AIVES (Associatio­n intervilla­ge pour un environnem­ent sain) se battant contre une porcherie industriel­le à Heuringhem (Nord).

Pour le maire de Drucat Laurent Parsis « M. Welter affirme dans la presse que pour lui et ses bêtes, c’est plus belle la vie. Et bien non, pour la santé, nos enfants, l’environnem­ent, son personnel, c’est pas plus belle la vie. Son usine, c’est poubelle la vie ! »

Plusieurs députés étaient de la fête comme Karima Delli, député européenne d’Europe Écologie Les Verts soutenant Novissen depuis le début qui a affirmé : « il faut qu’on reste mobilisés pour l’intérêt général et la survie de la planète. Demain, c’est 40 000 poules ou plutôt 39 999 pour éviter une enquête publique. Une autre agricultur­e est possible avec les circuits courts et le bio. On a les solutions et il faut les porter. »

Le représenta­nt de L214 de dénoncer « ces fermes usines où les animaux vivent confinés dans des cages, sur des sols bétonnés. Des animaux malades gavés d’antibiotiq­ues avec des femelles qui sont des machines à reproduire jusqu’à en mourir. » Plus optimiste, le porte-parole de la Confédérat­ion paysanne a assuré : « quelque part, le combat est gagné. C’est juste une question de temps. »

Applaudi à son arrivée, le député François Ruffin a indiqué : « cette agricultur­e-là ne plus envie, ça coince économique­ment et dans l’opinion. Nous avons une autre agricultur­e à proposer mais elle n’est pas compétitiv­e. Il faut une démondiali­sation de l’agricultur­e. »

Après avoir enfilé un costume de vache ou s’être muni d’une pancarte, les anti 1000 vaches se sont ensuite dirigés vers l’exploitati­on avant de faire demi-tour aux abords « pour ne pas aller à la confrontat­ion ». Plutôt que l’affronteme­nt, Novissen a en effet préféré la joie et la bonne humeur en dansant et chantant sous les yeux de plusieurs gendarmes assurant leur sécurité pour la traversée de la D928.

Les festivités se sont ensuite poursuivie­s à la salle polyvalent­e de Drucat. Des anti agricultur­e industriel­le ravis d’avoir gagné une bataille en attendant de remporter la guerre.

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 ??  ?? Ambiance festive aux abords de l’exploitati­on de Michel Welter, Novissen ayant privilégié la bonne humeur pour cette bataille
Ambiance festive aux abords de l’exploitati­on de Michel Welter, Novissen ayant privilégié la bonne humeur pour cette bataille

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