Les oiseaux deviennent tous migrateurs
Les feuilles des arbres se préparent à jaunir, certaines tombent déjà, les oiseaux deviennent tous migrateurs, les jours ne font que céder aux nuits, cela « sent » l’automne.
Le mois de septembre représente l’occasion de remarquer plus facilement certaines espèces communes. Il en va ainsi du Faucon crécerelle, le plus commun de nos rapaces (environ 50 000 couples en France) qui a terminé sa nidification.
Le Crécerelle dépend des campagnols
Si quelques jeunes demeurent sur le territoire de leurs parents pendant un certain temps, la plupart sont dans l’obligation de gagner d’autres espaces de proximité ou de plus longs trajets migratoires. On a ainsi des Crécerelles venant de Belgique, Pays-Bas qui arrivent dans notre région. Leur taux de survie sera alors totalement lié à la richesse en nourriture de leur nouveau territoire, notamment à la forte densité de campagnols dans les espaces ouverts. Le mode de chasse du Crécerelle est bien connu avec le vol stationnaire entre 10 et 40 mètres de hauteur ajusté en fonction des vols contraires et des courants ascendants. Il est ainsi comme suspendu à un fil dans les airs la queue bien étalée.
Un vol en Saint-Esprit
Seule la tête est légèrement mobile, les gros yeux globuleux à la recherche du moindre mouvement. La capture s’opère par descente en paliers successifs. Ce type de chasse (dit du vol en Saint-Esprit) permet de chasser en milieu totalement ouvert notamment dans les grands espaces agricoles ou les landes. On constate néanmoins à cette période de réunion des générations que depuis quelques années les effectifs de ce petit rapace ont tendance à fortement baisser. Est ce dû à des variations cycliques ou une conséquence de l’intensification des pratiques agricoles et de la diminution des espaces consacrés à l’élevage extensif. Il est vrai que les terres de bocage et de pâturage ont toujours eu leur préférence.
Chez les Chouettes hulottes les jeunes prennent aussi leur indépendance et cherchent « terrain à leurs serres » d’autant plus que la nidification fut précoce cette année. Les adultes avec leurs hululements leur font vite comprendre que bien des places sont prises.
Abondance chez le Martin-pêcheur
Septembre est aussi synonyme d’abondance chez le Martin-pêcheur. Les adultes ont chassé les jeunes de deuxième couvée. Eux aussi devront trouver une rivière, un étang ou parfois une simple mare pour pêcher sans la présence d’adultes fortement territoriaux. Bien sûr que ces jeunes au bec et aux pattes sombres n’auront pas de « palace doré ». Les zones humides les moins riches seront pour eux, et en ces périodes de sécheresse elles sont moins présentes ou moins accessibles. À l’inverse la diminution du niveau d’eau des profondes ballastières ne peut que leur être favorable libérant des berges pour les limicoles et offrant des postes de pêche pour les jeunes Martins. Au départ, ils se contenteront souvent que d’insectes aquatiques mais lors d’hiver rigoureux de tels territoires sont une piètre garantie pour garder de l’eau libre de glace.
Chez les Grèbe huppés ou castagneux, adultes et jeunes quittent aussi leur site de reproduction pour gagner de plus vastes étangs. Il est intéressant de voir que des jeunes peuvent rester longtemps avec leurs parents alors que d’autres les quittent seul dès leur première aptitude au vol. Certes bien des espèces n’ont pas le souci de se « débarrasser » de leur progéniture avec plus ou moins de délicatesse. Ainsi pour les petits échassiers nicheurs de la toundra d’Europe du Nord les parents ont quitté leurs poussins avant qu’ils ne sachent voler. Ils sont nidifuges et savent se nourrir seuls errant dans ces vastes espaces riches en été de myriades d’insectes. C’est le cas aussi des jeunes Cigognes blanches ou de jeunes hérons qui s’émancipent pratiquement dès qu’ils quittent le nid. Les Spatules même si ce n’est pas une obligation préfèrent partir en groupes familiaux. Heureux les jeunes qui au bout de près de trois mois d’indépendance se font encore nourrir par les parents qu’ils harcèlent de leurs gazouillis lancinants tout en hochant la tête. Dignes de Tanguy… en route tout de même vers la Mauritanie ou le Sénégal mais toujours en compagnie de « papa maman ».