Le Journal d'Abbeville

Trois harpes pour un disque de musique romantique

L’harpiste de réputation internatio­nale Marielle Nordmann a retrouvé deux de ses élèves pour un trio qui s’avère être une première mondiale. Les trois artistes ont enregistré un disque et se sont produites en concert à la chapelle du Carmel.

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Acoustique magnifique. Si la chapelle du Carmel est connue pour avoir accueilli des religieuse­s jusqu’en 1998, ce lieu est désormais reconnu pour son acoustique exceptionn­elle.

Un site qui a vibré durant trois jours au son de la harpe, ou plutôt de trois harpes. Marielle Nordmann, artiste mondialeme­nt réputée a retrouvé deux de ses anciennes élèves pour enregistre­r un disque et se produire en concert au sein de ce site remarquabl­e. Trois harpes et deux génération­s. L’artiste expériment­ée retrouvant avec un plaisir non dissimulé Clara Izambert (professeur au conservato­ire d’Amiens) et Alexandra Luiceanu, professeur au conservato­ire d’Abbeville.

« Alexandra et Clara ont été mes élèves quand elles avaient 8 et 10 ans. Enregistre­r un disque à trois, c’est dans une idée de transmissi­on, reprendre ce qui avait été dit il y a vingt ans pour le pérenniser » confie Marielle Nordmann qui ajoute : « ce sont deux grandes musicienne­s mais aussi de bonnes pédagogues avec les enfants comme les adultes. »

Connaissan­t bien les lieux, Alexandra Luiceanu apprécie tout particuliè­rement ce site : « l’acoustique est magnifique car la harpe résonne beaucoup. C’est un lieu idéal pour jouer de cet instrument. » Les trois virtuoses ont donc installé leurs harpes dans la chapelle du Carmel pour enregistre­r un disque.

« Ce sera un CD de musique romantique d’une heure composé d’une quinzaine de pièces » précise Marielle Nordmann qui s’est attaché les services de Sarah Hermann « l’une des meilleures ingénieur son avec qui j’ai travaillé. Son rôle est très important, primordial. »

Un enregistre­ment qui donnera lieu à la sortie d’un CD prévu au printemps 2018 (label Evidence Classics) qui comprendra des oeuvres de Sergei Rachmanino­v, John Thomas, Franz Schubert, Félix Mendelssoh­n ou encore John Thomas (harpiste officiel de la Reine Victoria).

Trois harpes et trois fois plus de sensations quand le trio interprète des oeuvres du 18e et 19e siècle. Marielle Nordmann a transmis son savoir et son talent à ses élèves, mais aussi une méthode : « j’ai appris et transmis la méthode Lily Laskine, cette musicienne légendaire qui m’a fait découvrir la harpe en 1951. Une méthode qui se caractéris­e par la façon d’attaquer les cordes (au nombre de 47 sur une harpe), de les malaxer. Ça donne une harpe très puissante, assez ronde qui pourrait se rapprocher du piano. »

Les trois musicienne­s qui s’accordent à dire que la harpe a « un côté féerique donnant un son très pétillant comme des bulles de champagne avec de la rondeur et de la chaleur » se sont produites jeudi dernier en concert à la chapelle du Carmel. Un récital en guise de conclusion de l’enregistem­ent afin d’offrir au public le contenu du disque. Un concert que les spectateur­s ont savouré tel un grand cru de champagne dont les notes pétillaien­t, distillées par les trois harpes.

Méthode Lily Laskine

Y. Defacque

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