Le Journal d'Abbeville

L’hommage aux Fusillés

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Commémorat­ion. La rentrée, la fin de l’été… le début septembre à Crécy revêt chaque année un caractère disons un peu plus solennel qu’ailleurs en Picardie maritime où on commémore encore avec ferveur la Libération. En effet, après le débarqueme­nt de Normandie en juin 1944, les troupes alliées avancèrent un peu partout dans le pays à commencer par Paris, libéré le 22 août. Parallèlem­ent, les colonnes armées de la Libération combattent pour libérer chaque localité. En Picardie maritime, le gros de ces combats a lieu début septembre 1944. Et comme partout, la Libération ne fut pas uniquement qu’un défilé triomphant des soldats alliés accueillis dans une liesse populaire sans précédent depuis de nombreuses années… Ce 3 septembre 1944, l’armée allemande fera payer très cher sa débâcle à la population civile, et plus particuliè­rement au personnel de la gendarmeri­e. Six hommes seront fusillés, dont trois gendarmes : Edmond Martinache, Raymond Patry, Émilien Berle et trois Crécéens, Arthur Savreux, Gilbert Gaffet et Eugène Petit.

Depuis, la municipali­té a à coeur de commémorer la mémoire de ces six victimes. Chaque année, un détachemen­t de la gendarmeri­e d’Abbeville participe à la cérémonie. Pour cette édition, le commandant Eric Habasque et l’adjudant-chef Frédéric Devisme de Rue étaient présents.

Le sacrifice de leurs vies ne doit pas être vain

Dans le cortège toujours très suivi on comptait aussi les effectifs des pompiers et jeunes sapeurs pompiers, des anciens combattant­s, la fanfare locale « Le Réveil Crécéen », ainsi que des représenta­nts de la Fédération Nationale des Retraités de la Gendarmeri­e et de l’Union Nationale des Personnels et Retraités de la Gendarmeri­e. Le maire, Gérard Lheureux, et son conseil étaient aux côtés de Jocelyne Martin, conseillèr­e départemen­tale et d’une cinquantai­ne de Crécéens.

Après le dépôt de deux gerbes tricolores, la minute de silence, la sonnerie aux Morts et la Marseillai­se, le maire invita la population à rejoindre la grande salle de la résidence de retraite pour les allocution­s qui revinrent sur les faits de ce tragique épisode de l’histoire crécéenne. Les propos du maire étaient d’ailleurs ponctués du témoignage de Michel Berle, le seul rescapé de cette tuerie. Monsieur le maire insista : « le sacrifice de leurs vies ne doit pas être vain. Et il le serait s’il tombait dans l’oubli. Ils ont combattu pour la défense d’un idéal : « la liberté ». N’oublions jamais et transmetto­ns aux futures génération­s, c’est un devoir de mémoire ».

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La stèle des Fusillés crécéens au coeur de la commémorat­ion annuelle du 3-septembre

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