Vidéosurveillance, c’est toujours non
Lors de la séance de conseil municipal de ce lundi 18 septembre, Patricia Chagnon au nom du groupe Abbeville bleu Marine a déposé une motion demandant, entre autres, à installer la vidéosurveillance dans des endroits sensibles de la ville. Sans surprise, elle a été rejetée.
« Abbeville ce n’est pas le Far West »
Prenant comme arguments « les nombreuses incivilités, dégradations et actes de délinquance commis dans notre commune », mais aussi « le danger physique que représentent des vols à l’arraché, notamment pour les personnes âgées », l’élue a demandé de « faire le point avec la police municipale sur l’évolution de la situation et leurs besoins (humains et matériels) pour assurer leurs missions en coopération avec la police nationale et la gendarmerie. Installer la vidéosurveillance dans des endroits particulièrement sensibles où de forte fréquentation en concertation avec les forces de l’ordre ».
Stéphane Decayeux (groupe Oui c’est possible) considère que « c’est un sujet qu’on a déjà largement débattu. Il faut surtout une réponse vis-àvis du danger sécuritaire dû aux attentats. Pour moi la solution est dans l’accompagnement de la police municipale dans ses besoins. » Et il conclut : « Les vols à l’arraché à Abbeville, quand vous en parlez on a l’impression qu’Abbeville c’est le Far West… »
Compétence de l’État
Nicolas Dumont, maire, a tout d’abord précisé que la sécurité est une compétence de l’État et a reproché à Patricia Chagnon « le côté racoleur de l’utilisation de faits divers malheureux ». Quant à mettre des caméras : « Où ? Il y en a déjà au CM 17, au club hippique, au stade Paul Delique… sans oublier trois caméras mobiles dans les cimetières. Par ailleurs depuis 2008 nous avons renforcé les personnels de police municipale. » Et le maire de citer des villes comme Londres, sans doute la ville la plus surveillée au monde ou encore Nice, laboratoire en termes de sécurité, qui pourtant n’ont pas été épargnées par les attentats. « Si la vidéosurveillance était une garantie, la loi imposerait de l’avoir. Je continuerai à mieux équiper la police municipale. Je crois plus à la police de proximité. » Des propos quelque peu en contradiction avec la fermeture du local de la police de proximité au quartier des Provinces il y a de nombreux mois.
Pour conclure, le maire s’est voulu rassurant en citant les bons scores affichés à Abbeville : -23,53 % de vols avec violences, - 30 % de vols à la tire, -62 % de vols dans les véhicules…
La motion a été rejetée dans la foulée.