L’automne se dessine
Une belle semaine ensoleillée de fin septembre fait suite au temps pluvieux et venteux. Voilà une bonne occasion pour les passereaux migrateurs de commencer ou poursuivre leur voyage.
Autochtones et migrateurs pas d’accord. Une belle semaine ensoleillée de fin septembre fait suite au temps pluvieux et venteux. Voilà une bonne occasion pour les passereaux migrateurs de commencer ou poursuivre leur voyage.
Premiers vols d’étourneaux
Venant des mêmes régions de la Baltique, les premiers vols migratoires d’Étourneaux sansonnets sont notés vers le 20 septembre. Les rassemblements antérieurs sont le fait des familles locales qui le soir venu vont se regrouper en dortoir dans des grands arbres ou des roselières. Gare aux piqués rapides du Faucon hobereau qui est lui aussi en migration. S’il n’y a pas de vent il va se contenter de la capture facile des nombreuses libellules en déplacement migration notamment les sympetrums sanguins. Il suffit de les cueillir en plein vol avec une serre et de les porter au bec pour les déguster tout en ôtant les ailes translucides qui tombent dans un dernier contact avec le ciel. Mais la capture d’une hirondelle fatiguée en migration ou d’un étourneau au dortoir est bien plus profitable.
Son régime alimentaire très spécialisé oblige ce petit faucon à gagner le sud de l’Afrique équatoriale.
Des milliers de Rouges-Gorges
Dans les jardins un chant métallique retentit de nouveau. C’est souvent le seul à cette époque de l’année. Chaque nuit favorable des milliers de RougesGorges traversent notre pays en provenance de Scandinavie et du Benelux. Leur gros oeil sombre traduit bien leur bonne aptitude à la vision nocturne. Le matin au lever du jour, ils en profitent pour se nourrir. Et cela n’est pas vraiment du goût de nos Rouges-Gorges locaux qui sont particulièrement territoriaux et le chant est le moyen idéal pour signaler à ces migrateurs que la place est déjà prise depuis longtemps ! Finalement votre « mignon » petit rouge-gorge qui vient sur votre terrasse est un véritable guerrier qui ne partage pas une once de terre avec ses semblables. Chaque mètre carré d’un territoire chèrement gagné ne pourra alors supporter une quelconque concurrence alimentaire.
C’est aussi dans nos jardins ou les marais riches en eupatoires chanvrine que les papillons vulcains butinent les dernières fleurs.
Les papillons vulcains butinent
L’abondance de ces insectes traduit là aussi des déplacements migratoires. Nombre de Vulcains venus d’Angleterre traversent la Manche. Si le vent les pousse légèrement, leur vitesse peut atteindre 35 km/heure, leurs longues ailes noir et rouge sont bien adaptés à un vol soutenu et puissant. Aux premières gelées les survivants qui ont gagné jusqu’au sud ouest de la France vont passer l’hiver en hibernation dans des bâtiments, sous les écorces ou autres refuges secs à l’abri du gel. Ces individus vont donc avoir la chance de vivre près d’un an puisqu’ils ressortiront au printemps pour pondre avant de mourir. Depuis quelques années on remarque des cas d’hivernage de Vulcain en Picardie ce qui n’est pas connu auparavant.
Les labbes poursuivent les goélands
En mer se sont les labbes qui sont les plus remarqués notamment de leurs poursuites spectaculaires auprès des laridés. Les labbes ont en effet l’habitude de poursuivre les goélands pour les obliger à recracher leur déjeuner. Seule perspective pour les poursuivis : se poser dans l’eau dans un plongeon éperdu. Si le Labbe parasite est le plus fréquent, le Grand labbe est le plus redouté puisqu’outre la capture d’oiseaux blessés il peut capturer des limicoles ou même des mouettes et goélands en pleine santé. Son bec puissant en fait tout autant un charognard qu’un prédateur. Ces oiseaux nous arrivent de la toundra circumpolaire, d’Écosse et d’Islande où ils sont en augmentation.