Pourquoi le chantier de la porte écluse est-il si important ?
La porte écluse du bassin de commerce est en cours de remplacement. Des travaux attendus depuis plus de 10 ans et qui vont permettre de redynamiser le port. En six points, nous vous expliquons pourquoi ce chantier est si important.
1- Un budget de 3 millions d’euros. Le montant total des travaux de remplacement de la porte écluse s’élève à 3 306 145 €, financé pour moitié par le département de Seine-Maritime, propriétaire du port et par la Région Normandie. La CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Littoral Hauts-de-France, concessionnaire du port, coordonne ces travaux.
2- Neuf semaines de fermeture du bassin. Pour réaliser ces travaux, le groupement ISM Safège, à qui a été attribuée la maîtrise d’oeuvre, doit intervenir sur l’écluse qui est maintenue hors d’eau pour un chantier qui dure depuis le 16 octobre et jusqu’au 15 décembre. Pendant ces neuf semaines que durent les travaux, les bateaux ne peuvent plus entrer dans le bassin de commerce.
3- Un dossier ouvert il y a plus de 10 ans. Le remplacement de la porte écluse est envisagé depuis 2004. « Sur les premières esquisses, on s’est rendu compte qu’il y avait des améliorations et des confortements à faire pour pouvoir remplacer la porte, notamment concernant l’étanchéité. À l’époque, la première société choisie n’a pas réussi à mener à bien ce projet » explique Didier Jegou, responsable technique du port. Il a donc fallu tout reprendre à zéro. En exécutant ces travaux, les gestionnaires du port peuvent enfin tourner la page d’un dossier qui sera resté ouvert pendant près de 13 ans. « On est content d’en être sortis » confirme Jérôme David, vice-président de la CCI. 4- Un soulagement pour les usagers du port. Depuis la construction de la porte écluse en 1982, aucune maintenance n’avait été faite. « Pour nous, c’est un soulagement » explique Jacky Camuset, président du YachtClub du Tréport. Après 35 ans d’utilisation, il craignait que les portes cèdent. « Alors, toute l’eau du bassin se serait déversée vers nos bateaux ». 5- Des perspectives économiques intéressantes. Avec ce nouvel ouvrage, le port de commerce s’offre des années d’utilisation optimale du bassin de commerce. « Le port est un élément important pour le développement global de cette région. Nous étions à 300 000 tonnes de marchandises qui y transitaient chaque année, malgré une porte qui menaçait de céder. Nous pourrons encore augmenter ce chiffre » explique Jérôme David. L’exploitation des graves de mer, utilisées notamment pour la fabrication du béton, pourrait permettre d’augmenter le trafic dans le port du Tréport.
Par ailleurs, ces portes qui étaient jusqu’ici ouvertes 1 h 30 avant et après la pleine mer pourraient dorénavant l’être 30 minutes de plus. Ce serait donc plus de temps pour laisser entrer et sortir les bateaux.
6- Une coordination à très grande échelle. 7 semaines de fermeture en avril et mai lors d’une première phase de travaux, 9 semaines en cette fin d’année, trois sociétés pour réaliser les travaux, deux collectivités pour les financer et des entreprises tréportaises qui ne peuvent plus recevoir de marchandises pendant plusieurs mois : la mise en place de ce chantier n’a pas été une mince affaire. « Il y a eu un important travail de coordination avec l’ensemble des acteurs » explique Alain Bazille, vice-président du département en charge des ports. « Il y a une volonté de faire fonctionner les ports ensemble. Une conférence sera d’ailleurs organisée prochainement à Fécamp avec les partenaires des ports du Tréport, Fécamp, Dieppe et Saint-Valery-en-Caux ».
Avec ce chantier, le département de Seine-Maritime entend conforter sa présence dans le port du Tréport, primordial pour la vie économique locale.
Lucas Farcy