Le Journal d'Elbeuf

Les commerces ouverts en continu le vendredi

Sur propositio­n de la mairie et de l’associatio­n Les Vitrines du pays d’elbeuf, les commerces de la ville restent ouverts en continu tous les vendredis, sans fermeture le midi.

- Dorian LE JEUNE

Faites-vous partie de ceux qui quittent trop tard le travail ou le commencent trop tôt pour avoir le temps de consommer hors de votre temps libre du week-end ? Si tel est le cas, un créneau horaire se dégage pour vous le vendredi midi. En effet, la mairie d’elbeuf est partie du postulat selon lequel les actifs ne disposent pas de la liberté de consommer en semaine, puisque le temps de travail se superpose au temps d’ouverture des commerces. Conjointem­ent avec les Vitrines du pays d’elbeuf (LVPE, associatio­n de commerçant­s), la municipali­té a proposé aux commerces adhérents ou non de l’associatio­n de poursuivre leur activité les vendredis midi.

L’idée est née à partir d’une étude menée à la demande de l’hôtel de ville sur les bénéfices de la journée continue, réalisée auprès de commerces pratiquant ces horaires. « Un certain nombre de personnes nous disent qu’elles aimeraient consommer sur le temps du midi, affirme le maire Djoudé Merabet. J’ai donc demandé à l’associatio­n des Vitrines du pays d’elbeuf d’essayer de voir de quelle manière, collective­ment, on pouvait mettre en place une journée commune où le consommate­ur elbeuvien pourrait le faire. »

« Les habitudes de vie ont changé »

Pour ce vendredi 23 juin, jour d’inaugurati­on de l’action, le maire a rendu visite à Patrice et Pierre, qui tiennent la boutique de cordonneri­e du 98, rue des Martyrs. Un léger parfum de cuir à l’entrée et des sourires derrière le comptoir. Ils approuvent de quelques hochements de tête lorsque le maire partage son

analyse. « Par ma fonction, je vois les mutations de la société. Si le commerce actuel ne s’y adapte pas, il en meurt, affirme l’élu. Les habitudes de vie ont changé. Les gens veulent plus de loisirs et plus de temps, alors ils veulent organiser leur journée pour ne pas passer leur temps aux courses le samedi. »

D’après Patrice, d’autres ne partagent pas nécessaire­ment cette idée. Il explique que

« quand [il] discute un peu avec d’autres commerçant­s, certains disent que vu la situation actuelle, ça ne marchera pas du tout, que ce n’est pas parce qu’on va ouvrir un midi que ça va être mieux. » Pour-

tant, son expérience en galerie lui a montré que les petites boutiques perdent leurs clients qui « s’échappent en grande surface » car « en ville, ils ne trouvent rien d’ouvert » sur

les heures libres comme celles

entre midi et quatorze heures. C’est pourquoi il trouve cette initiative très intéressan­te, surtout lorsqu’un commerce se trouve être un service, comme celle de réparation de chaussures, dans ce cas précis.

Du côté des clients, l’ouverture en continu est très bien accueillie. Claudine, venue faire un double d’une clé, assure que

« c’est arrangeant pour les gens qui travaillen­t, car c’est pendant l’heure du midi qu’ils ont le temps de faire leurs achats, sinon ça les oblige à revenir le soir. »

Le refus d’une dizaine de boutiques

Arnaud Trépagny, président de l’associatio­n LVPE, assure que « tout le monde trouve

ça utile », bien qu’une dizaine des quatre-vingts commerçant­s ait pour l’instant refusé l’ouverture continue pour diverses raisons. Il reste confiant pour les convaincre sous peu, affirmant que « d’une manière objective, on est sur une très bonne approche du projet ». Prévue pour six mois, l’opération pourrait bien devenir définitive si les bienfaits se trouvent être aussi concluants que le démontre l’étude.

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Le maire Djoudé Merabet aux côtés du cordonnier Patrice Paris et de son collègue Pierre.

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