Le Journal d'Elbeuf

La CGT prête à battre le pavé

Le syndicat appelle à une journée nationale de contestati­on contre les ordonnance­s sur la réforme du droit du travail, mercredi 12 septembre. Les membres de la section locale d’elbeuf s’apprêtent à manifester à Rouen ce jour-là.

- Guillaume VERDU

Sur le plan social, l’automne s’annonce chaud. Ce ne sont pas les membres de la CGT qui vont dire le contraire. Depuis plus de deux mois, le syndicat a fixé le 12 septembre comme une journée de mobilisati­on contre les réformes du droit du travail menées par le gouverneme­nt. Les membres de l’union locale d’elbeuf, qui ont effectué leur assemblée de rentrée ce mardi, vont défiler dans le cortège de Rouen. Ils affrètent un car, qui partira du champ de foire, à 9 h 30.

« Le gouverneme­nt nous prépare un changement de société »

« Notre première préoccupat­ion, c’est que Macron et le gouverneme­nt ont décidé de casser le code du travail, lance Christian Morin, secrétaire

de l’union locale d’elbeuf. C’est un véritablem­ent changement de société qu’ils nous

préparent, digne d’un retour au XIXE siècle quant aux conditions de travail. Et ce n’est pas qu’un slogan. » Dans son viseur, les cinq ordonnance­s

réformant le droit du travail, présentées par le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre du travail Muriel Pénicaud, jeudi 31 août. Ces textes prévoient,

notamment, la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche pour certains sujets (particuliè­rement le montant des primes), la fusion des instances du personnel (comité d’entreprise, CHSCT et délégués du personnel), la possibilit­é pour les patrons de négocier sans représenta­nt d’un syndicat, ou encore le plafonneme­nt des indemnités prud’homales en cas de licencieme­nt abusif.

« Un combat de classes »

Selon le gouverneme­nt, ces réformes sont destinées à assouplir la législatio­n pour « freiner la peur de l’embauche » et lutter contre le chômage. Un avis loin d’être partagé du côté de la centrale syndicale. « Tout cela va beaucoup plus loin que la loi El Khomri, estime Pascal Morel, secrétaire départemen­tal de la CGT, présent à Elbeuf pour l’assemblée de rentrée de l’union locale. Ces ordonnance­s ont pour conséquenc­e une plus grande précarisat­ion des travailleu­rs, du privé comme du public. Nous sommes dans un combat de classes. Il ne faut pas laisser le gouverneme­nt s’attaquer au modèle social français. »

« Pour organiser notre riposte, nous n’avons pas d’autre choix que la lutte, poursuit Christian Morin. Le rendez-vous du 12 septembre ne sera pas un moment décisif, mais un démarrage. Il y aura d’autres actions. » Et avant de manifester, les membres de la CGT ont prévu de tracter à Elbeuf et devant les entreprise­s du secteur pour rallier des salariés à leur cause.

Alors que France insoumise a, de son côté, appelé à manifester le 23 septembre, l’automne promet d’être mouvementé. Et peut-être plus longtemps encore, car lorsqu’il était candidat à la présidenti­elle, Emmanuel Macron avait également promis de réformer l’assurance chômage, la formation profession­nelle et les retraites.

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Christian Morin et Pascal Morel, respective­ment secrétaire de l’union local d’elbeuf et secrétaire de l’union départemen­tale Seine-maritime.

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