RÉUNION PUBLIQUE À LA MAISON DES ASSOCIATIONS D’ELBEUF. Sira Sylla défend la réforme du droit du travail
« J’espère qu’à la fin de la réunion, tout le monde sera convaincu que la réforme est nécessaire pour le pays. » Au moment de prendre la parole, Sira Sylla a affiché un objectif ambitieux. La députée La République en marche de la circonscription a organisé une réunion publique à la maison des associations d’elbeuf, vendredi dernier, au sujet des ordonnances portant sur la réforme du droit du travail. Il s’agissait de l’une des premières sorties de la parlementaire sur le territoire de l’agglomération d’elbeuf, depuis son élection, le 18 juin dernier.
« Pendant la campagne, j’ai dit que je voulais être une députée de proximité, rappelle Sira Sylla, au moment d’expliquer sa démarche. L’idée est de débattre, d’enlever des incertitudes. J’ai l’impression que les gens ne se sentent plus écoutés par les élus. C’est notre rôle d’aller à leur rencontre. » Déjà présente à Grand- Quevilly lundi 11 septembre pour une réunion du même type, elle promet de tenir régulièrement ce genre d’événe- ments au cours de son mandat. Et pas seulement sur la loi travail, domaine qu’elle connaît particulièrement pour avoir été avocate en droit du travail.
Devant une petite vingtaine de curieux - dont la majorité des parents d’élèves de l’école Jules-verne de Saint-pierre-lèsElbeuf, venus l’interpeller alors que l’académie a entériné la fermeture d’une classe -, elle a assuré le service après-vente de la réforme du droit du travail, mesure phare du début du quinquennat d’emmanuel Macron.
« Cette réforme a pour but de lutter contre le chômage, de libéraliser le travail et de sécuriser les salariés, a affirmé Sira Sylla. Le code du travail a été pensé pour les grandes entreprises, avec ces nouvelles mesures nous allons mettre en avant les TPE et PME ( toutes petites entreprises, petites et moyennes entreprises, NDLR). »
Contestée dans la rue, avec la journée de grève du 12 septembre et alors que la France La parlementaire a promis d’organiser d’autres réunions de ce genre au cours de son mandat.
insoumise a appelé à une marche le 23 septembre, la réforme l’a également été dans la salle, avec une assistance plutôt opposée aux ordonnances. Ce
qui a engendré de nombreuses questions et plus d’une heure et demie de débats.
À défaut d’être toujours constructifs, ils ont été courtois.
Face à des militants CGT inquiets de ce qu’ils considèrent comme un recul du droit du travail, elle a sorti les arguments utilisés ces dernières semaines par les défenseurs de la réforme. « Les entrepreneurs sont pieds et poings liés par le code du travail, qui est un frein à l’embauche », « notre pays manque de compétitivité », « le comité d’hygiène et de sécurité sur les conditions de travail (CHSCT) ne disparaîtra pas, mais sera fusionné avec le comité d’entreprise », a-t-elle notamment assuré. Avec parfois quelques arguments d’autorité aux accents jupitériens pour faire avancer son propos, lorsque les débats ont été un peu plus houleux : « C’est la matière que je pratique au quotidien, je le sais ! »
Dans le public, les réserves ne sont pas venues que des syndiqués. Un chef de petite entreprise a également fait part de ses réserves sur la réforme : « Je ne suis pas inquiet par la difficulté de licencier, mais par la concurrence déloyale avec les grandes entreprises et les indépendants, qui payent moins de charges que moi », a-t-il lancé.