Patrice Laffont : « J’ai deux projets à la télé »
Patrice Laffont sera sur la scène de La Traverse, à Cléon, dimanche 15 octobre, dans la pièce Gentlemen déménageurs (complet). L’ancien animateur en profite pour évoquer les difficultés de passer au théâtre quand on vient de la télé, un monde qu’il s’apprête à redécouvrir. Que pouvez-vous nous dire sur la pièce Gentlemen déménageurs ?
Il s’agit d’une pièce de boulevard qui n’a pas d’autres missions que de divertir. Au niveau du pitch, il s’agit d’un vieux déménageur homosexuel, genre Serrault dans La cage aux folles, que j’incarne. Il prête main-forte à un déménageur professionnel, qui travaille dans un appartement où une femme s’en va et un homme arrive. Les deux personnages principaux sont les déménageurs, sachant que je ne fous rien, je m’occupe des petits colis, essaye de réconcilier le nouveau locataire avec sa petite amie, etc. C’est du boulevard assez moderne, avec des rebondissements, des chansons et même un strip-tease masculin ! Vous jouez également en ce moment dans la pièce Dernier carton. Vous avez trouvé votre voie dans les pièces de déménagement ?
C’est un hasard complet. J’avais signé Gentlemen déménageurs avant de me lancer dans Dernier carton, que je joue à Paris les lundi et mardi. Mais les deux n’ont rien à voir, il s’agit là
d’une pièce dramatique, avec beaucoup de suspense. Au cours de votre carrière au théâtre, vous avez joué dans différents genres. Quel est celui qui vous plaît le plus ?
Indéniablement, je préfère ce qui est sérieux, dramatique. Le boulevard m’amuse beaucoup, c’est l’occasion de s’éclater - il faut d’ailleurs faire attention à ne pas en faire trop -, mais si je peux, je continuerai dans le dramatique. Je suis plus à l’aise dans des oeuvres plus écrites, dans lesquelles il faut être plus sincère et le plus naturel possible. Mais quand on a décidé de se consacrer au théâtre, il faut bien vivre. Cela dit, j’adore le fait de partir en tournée, découvrir de nouvelles régions, avoir un esprit de troupe, ce dont je pourrais
profiter avec Gentlemen déménageurs, puisque nous avons plus de 40 dates jusqu’à avril.
Et pour la suite, j’ai un projet avec mon ami Jean-marie Bigard, dans lequel nous incarnerons deux vieux comédiens dans une maison de retraite pour artiste. Vous êtes connu comme présentateur télé. Est-ce que ce n’est pas trop compliqué d’avoir cette étiquette dans le monde du théâtre ?
Ce n’est pas toujours facile, il faut que j’arrive à convaincre plus que n’importe qui. Il y a tellement de gens de la télé qui se sont lancés dans des one-manshow plus ou moins bons… Quand j’ai commencé, je n’avais pas de notoriété de comédien, je suis en train d’en acquérir une, mais il a fallu être convaincant. Certains viennent voir par curiosité, d’autres se demandent ce que devient le vieux ! Je commence à faire mon chemin, mais cela a plutôt été un handicap. Votre parcours vous a-t-il valu des critiques dans le milieu du théâtre ?
On dit rarement les choses en face, plutôt par derrière. Je suis passé pour le rigolo qui voulait se faire plaisir au théâtre. Vous reverra-t-on un jour animer une émission de télévision ?
J’ai actuellement deux projets. Le premier est signé, c’est une adaptation d’un programme américain, qui sera diffusée par France 3. Quatre papys sont envoyés à l’étranger avec peu de moyens, ils vivent en vase clos, sont trimbalés un peu partout. Je participe avec Philippe Lavil et Jean-pierre Castaldi. Il reste à trouver le quatrième candidat. Ce devait être Yves Rénier, mais il a décliné. Je ne sais pas trop ce qui va se passer, mais le programme américain est très drôle. C’est un peu de la téléréalité, mais sans bimbo en maillot de bain et sans scène de cul.
L’autre projet n’est pas encore arrêté, mais j’ai été contacté par France 3 pour reprendre l’émission « La Classe », dans le rôle de maître d’école que tenait Fabrice. Il devrait y avoir de jeunes comédiens et quelques anciens, peut-être Jean-marie Bigard. Ce n’est pas encore fait, mais c’est bien emmanché. On devrait tourner fin janvier.