Accidents chimiques ou nucléaires : Flixecourt au coeur des secours
Le centre de secours de Flixecourt a été choisi pour accueillir la seule unité mobile de décontamination de la Somme, qui sera utilisée en cas d’incident chimique, nucléaire, biologique ou radiologique. Tous les pompiers seront formés à son utilisation.
Si Flixecourt n’existait pas, il aurait fallu l’inventer
Pompiers. Le centre de secours de Flixecourt vient de se voir doter d’une unité mobile de décontamination qui pourra être utilisée en cas d’incidents chimiques, nucléaires, biologiques… Les mots font peur, particulièrement dans le contexte actuel. Mais le Préfet de la Somme Philippe De Mester se montre rassurant : « Le précédent équipement n’a été utilisé que pour les entraînements, jamais sur un drame. »
Des drames qui peuvent être de natures diverses : un incendie dans une usine, un accident routier impliquant un transport de matières dangereuses, voire une attaque terroriste à caractère chimique… « Pour l’heure, les techniques sont assez complexes et personne n’a pu y avoir recours, et j’espère que ce sera toujours le cas, tempère le Préfet. Mais ce risque terroriste ne doit pas être ignoré. L’attente est d’ailleurs très forte dans ce domaine. »
Mais le sujet le plus brûlant pour les pompiers de la Somme, ce sont les obus et autres explosifs datant de la première guerre mondiale, qui continuent à être découverts en nombre, et qui représentent un risque grandissant. Il y a 101 ans, c’est lors de la bataille de la Somme que les premiers obus chimiques à l’acide cyanhydrique ont été utilisés. « Plus le temps passe, plus ils se dégradent, plus ils sont dangereux », reconnaît Philippe De Mester.
Pas question pour autant d’attendre un éventuel drame pour mettre à jour ce type d’équipements : la Direction générale de la Sécurité civile a entrepris de doter l’ensemble du territoire français de ces unités mobiles de décontamination (UMD), plus modernes que les précédents équipements, et qui doivent être capables d’être déployées partout en un minimum de temps.
C’est la raison pour laquelle Flixecourt a été choisie pour accueillir cet UMD, le seul pour la Somme, un équipement dont le coût avoisine les 200 000 €. Avec leur position centrale dans le département, et la proximité immédiate de l’autoroute A16, les pompiers flixecourtois sont capables d’intervenir en moins d’une heure à n’importe quel endroit du territoire, cas unique pour un centre de secours de la Somme. « Si Flixecourt n’existait pas, il aurait fallu l’inventer », clame ainsi Stéphane Haussoulier, président du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 80).
Le rayon d’action potentiel de cet outil ne s’arrête d’ailleurs pas aux frontières de la Somme : « En cas d’incident dans le bassin minier ou près de Creil, par exemple, les pompiers de Flixecourt et l’unité de décontamination pourraient être appelés en renfort, comme nos hommes le sont régulièrement
Stéphane Haussoulier
», souligne le Préfet, évoquant ainsi la participation de plusieurs pompiers flixecourtois à la lutte contre les incendies dans le Sud, cet été.
L’autre particularité des pompiers de Flixecourt, c’est l’importante complémentarité des professionnels et des volontaires. « Ce matériel très technique nécessite des gestes précis, et la présence de pompiers professionnels. Mais les opérateurs qui vont le faire vivre sont pour l’essentiel des volontaires », précise Philippe De Mester.
Professionnels comme volontaires, tous vont suivre une formation afin de pouvoir utiliser cette unité de décontamination, formation qui concerne non seulement les pompiers de Flixecourt, mais aussi ceux de Domart-en-Ponthieu et Vignacourt. L’UMD fera par ailleurs l’objet d’exercices réguliers. « En espérant que ce soit là son seul usage »… conclut le Préfet. Olivier Bacquet Reportage photo à retrouver sur notre site Internet.
Le risque terroriste ne doit pas être ignoré Philippe de Mester