Le Journal d'Abbeville

L’affaire Joseph de Valines (ou « le dîner de Vieulaines »)

Chaque semaine, retrouvez les petits et grands événements qui ont marqué la Picardie Maritime à travers les siècles, et comment l’histoire locale a croisé les grands remous de l’Histoire de France…

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2e partie

Afin de consoler et d’épauler son neveu, l’oncle maternel de Joseph, M. Vieulaine, l’invita à déjeuner chez lui. Ce repas comptait de nombreuses autres personnes parmi lesquelles une autre tante, le curé de Vieulaines, le couple de Riencourt…

Joseph étant également le seul héritier du couple Vieulaine, ceci lui ouvrit un tout autre appétit. Il se faufila dans la cuisine pour verser dans un plat le flacon d’arsenic qu’il avait emporté avec lui. Il dut user de stratagème pour faire s’éloigner la cuisinière de ses fourneaux mais finit par y parvenir pour mettre en oeuvre son funeste projet. Il partit ensuite avant que le repas ne fût servi, prétextant devoir se rendre rapidement à Longpré.

Le repas fut servi sans que la cuisinière n’eût goûté son plat. Quelques-uns des convives s’étonnèrent alors du goût particuliè­rement âcre de la soupe, la plupart ne mangèrent pas ou très peu. Très vite, un des convives, M. de Riencourt se plaint de maux au ventre et commence à manifester les mêmes symptômes que le couple de Valines. D’autres invités ressentire­nt également les premiers effets de l’empoisonne­ment.

La rapidité des symptômes et la violence des maux ne laissèrent que peu de place au doute quant à l’empoisonne­ment, on chercha alors très vite un docteur pour avoir un remède. Mari et épouse Vieulaine échappèren­t de peu à l’empoisonne­ment mais une troisième personne, M. de Riencourt, décéda le jour même. En tout, neuf personnes échappèren­t de peu à l’empoisonne­ment.

Les doutes

Une enquête fut ouverte par le procureur du roi d’Abbeville. Un juge fut aussitôt envoyé à Vieulaines où l’autopsie de la victime Riencourt fut faite. Il est alors reconnu que la victime a été tuée par empoisonne­ment. Le nombre élevé de mort étrange autour du jeune Joseph ainsi que son comporteme­nt éveillèren­t alors les soupçons. L’enquête s’orienta rapidement sur lui et des indices de sa culpabilit­é commencère­nt à être récoltés. On découvrit en particulie­r que le jeune Joseph avait acheté du poison à différents moments. Il fut alors arrêté.

Le comporteme­nt du jeune Joseph signa sa perte. Les doutes puis les soupçons qui pesèrent rapidement sur lui le conduisire­nt en prison sans qu’aucune preuve tangible de sa culpabilit­é ne fût découverte. Là commença le recueil de différents témoignage­s à charge contre le fils de Valines. Très vite, ce dernier fut aussi soupçonné d’avoir empoisonné ses deux parents…

Laëtitia Desmoutiez ■UN LIVRE-ENQUÊTE L’histoire du Dîner de Vieulaines a fait l’objet d’un livre-enquête passionnan­t, écrit par des écoliers de Vieulaines en 1957. Ce livre est toujours en vente (au prix de 10 €), sur demande à amisdefont­aine-vieulaines. si@orange.fr

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Le château de Valines (gravure de 1853)

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