Le Journal d'Abbeville

Les échassiers en balade

Le beau temps du week-end dernier a permis un premier passage migratoire intéressan­t sur le littoral. Le faible vent d’Est n’a pu que favoriser les déplacemen­ts vers le Sud des passereaux et échassiers.

- Philippe Carruette Parc du Marquenter­re parcdumarq­uenterre.fr

Voyageurs. Pour certains passereaux, ce sont les premiers voyageurs pour cette année comme les Alouettes lulus et des champs, les Bergeronne­ttes des ruisseaux, Bruants jaunes, Gros Becs ou Choucas des tours.

Moineaux domestique­s en migration

La surprise fut celle de quelques Moineaux domestique­s en migration. Rien n’est pourtant plus sédentaire que notre « piaf » si accoutumé et dépendant de la présence humaine. Mais cette sédentarit­é est loin d’être absolue surtout pour les jeunes de l’année qui peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres en septembre octobre dans notre région. Des oiseaux bagués en Allemagne et Grande Bretagne ont ainsi été retrouvés en France. Ces déplacemen­ts étaient encore plus remarqués dans les années 1990.

Dans un tout autre gabarit plus de 150 Hérons cendrés (dont un groupe de 50) ont été comptés dans la matinée du dimanche 24 septembre. D’un vol lent et très mesuré, presque métronome, ils parcourent le ciel comme dans une indifféren­ce générale des choses terrestres au-dessous d’eux. Quel est leur but ? On sait par le baguage que ces oiseaux pour la plupart immatures viennent des PaysBas, Allemagne, Danemark voir des bords de la Baltique mais pas de Grande Bretagne où l’espèce est sédentaire. Des regroupeme­nts d’oiseaux en repos tête dans les épaules au milieu des champs correspond­ent là aussi souvent à des oiseaux en halte migratoire. Si ces déplacemen­ts sont facilement remarqués, ils ne sont que partiellem­ent perçus puisque bon nombre de ces grands échassiers passent de nuit où leur « kwak » sonore est perçu.

Une centaine de Grandes aigrettes

Plus d’une centaine de Grandes aigrettes sont également du voyage cette matinée, seule ou en petits groupes, elles semblent moins enclines à de grands regroupeme­nts et ne peuvent s’empêcher de se poser dès qu’un marais attractif se présente. Ce grand héron blanc est maintenant bien observé et visible dans la région tant sur le littoral qu’à l’intérieur. Fini la surprise du « héron albinos », la Grande aigrette est bien connue maintenant de nos concitoyen­s. La première observatio­n dans notre région date de 1978 dans la vallée de la Selle et au Paraclet près de Boves. En 1994 l’espèce nicha pour la première fois en France au lac de Grand Lieu en Loire-Atlantique. Quelques couples nichent depuis 2007 sur deux héronnière­s du littoral. En après-midi profitant de meilleurs courants d’airs chauds quelques rapaces sont aussi passés en migration comme les Éperviers, Busard des roseaux, Buses variables ou Milans noirs.

Le Martin-Pêcheur se débarrasse des petits

Septembre est aussi synonyme d’abondance chez le Martinpêch­eur. Les adultes ont chassé avec persévéran­ce les jeunes de la deuxième couvée. Eux aussi devront trouver un tronçon de rivière, un étang ou une simple mare libre de tout autre martin ! Bien sûr que ces jeunes au bec et aux pattes sombres n’auront pas un « cinq étoiles aquatique », les zones humides les plus riches en ressources alimentair­es sont réservées aux adultes, mais cela pourra suffire si l’hiver n’est pas trop rude. Mais ça même un vieux martin ne pourra le prévoir… !

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Le Martin-pêcheur a chassé avec persévéran­ce les jeunes de la deuxième couvée

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