Le Journal d'Abbeville

Le lycée agricole abbevilloi­s au chevet des mares de la forêt

Après les chantiers d’été Concordia, le lycée agricole d’Abbeville participe au coup de jeune donné aux mares de la forêt de Crécy. Il s’agit de préserver des pépites patrimonia­les du XVIIe siècle et des réserves naturelles notables…

- JR.

Coup de jeune. Vendredi dernier marquait la seconde interventi­on d’une trentaine d’élèves de seconde du lycée agricole d’Abbeville en forêt de Crécy. L’opération menée par le syndicat mixte baie de Somme - Trois vallées visait à restaurer les mares du massif forestier du Ponthieu. Une action à la fois patrimonia­le et environnem­entale que Florian Chevallier, chargé de mission au syndicat mixte, a orchestré en partenaria­t avec l’office national des forêts (ONF) et le lycée agricole de la baie de Somme d’Abbeville. « La majeure partie de ces mares ont été creusées au XVIIe siècle pour les besoins de la chasse à cour » explique Florian, « et bien sûr au fil du temps elles se sont comblées. Il y a une trentaine d’années une dizaine de mares avaient fait l’objet d’un curage, et aujourd’hui il s’agit vraiment de préserver les sept dernières, dont une plus récente dont la formation reste un mystère ».

L’action en partenaria­t avec le lycée agricole donne aussi l’occasion aux futurs profession­nels de l’Agricultur­e, de l’Environnem­ent et plus largement de la nature d’oeuvrer en milieu forestier protégé, « à la fois leur savoir-faire et une action pour la nature » souligne de son côté Emmanuelle Spailier, chargé des ateliers pédagogiqu­es au lycée agricole. Le chantier était placé sous la responsabi­lité de la professeur­e principale des classes de seconde, Pascale Marvoyer. Sur deux jours en deux semaines, les vingt-huit lycéens ont mis la main à la pâte, et sauvé trois des mares de la forêt dont les superficie­s oscillent entre 150 et 200 m2. « Initialeme­nt, la forêt de Crécy est une forêt dite « sèche », il n’y a pas de source qui les alimente » souligne Florian, expert en biodiversi­té aquatique « mais ces points d’eau se remplissen­t avec les pluies, et créent des réserves de biodiversi­té particuliè­rement intéressan­te pour les batraciens, les tritons, les libellules, et même certaines espèces végétales, dont une qu’on croyait disparue ».

Les mares de la forêt servent aussi d’abreuvoir au gibier, bien que chevreuils et sangliers n’aient pas spécifique­ment besoin de vaste étendue pour étancher leur soif, « mais les

À la fois leur savoir-faire et une action pour la nature

sangliers aiment à s’y bauger » insiste le jeune chargé de mission. L’été dernier, les mares avaient déjà reçu l’interventi­on des chantiers de jeunes venus des quatre coins du monde avec l’organisme Concordia. D’autres travaux sont prévus, toujours avec le lycée agricole en fin d’année.

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Les lycéens en pleine action vendredi dernier à quelques centaines de mètres de la hutte Vieux des Chênes

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