Le Journal de l'Orne

Il force sa maitresse à avorter en Tunisie

- Équilibrée » B.M. (PressPeppe­r)

Argentan. La cour d’appel de Caen a confirmé lundi la peine de six mois de prison avec sursis prononcée à l’encontre d’un habitant d’Argentan, âgé de 40 ans. Faouzi Belmannoub­i était poursuivi pour avoir menacé de mort sa maitresse et pour l’avoir poussée à avorter, contre son gré, en Tunisie.

Absent lors de l’audience, le trentenair­e a rencontré sa compagne en Tunisie. De retour en France, le couple s’installe à Argentan et, rapidement, la jeune femme tombe enceinte. Elle apprend la nouvelle au prévenu en juillet 2016. Pour l’intéressé, c’est une catastroph­e.

Faouzi Belmannoub­i est marié et père de famille. Il ne veut pas de cet enfant. Musulman, il craint les réactions de sa famille. « Je ne pourrai même pas lui transmettr­e mon nom » , s’était- il inquiété lors de son audition devant les enquêteurs. Le quadragéna­ire menace sa compagne à plusieurs reprises. Il la met « sous pression » et l’incite alors à se rendre en Tunisie pour avorter. « Il récupère même son passeport » , insiste l’avocat général.

« Sauver son couple »

Seulement, le président de la cour pointe du doigt « le com- portement ambigu » de la jeune femme. Interrogé par les gendarmes, elle explique que son compagnon ne l’a jamais forcée à se rendre en Tunisie. « Pas très

, elle était prête à faire le voyage « pour sauver son couple » , précise le magistrat.

L’avocat général est lui plus catégoriqu­e. Alors qu’elle se rend à l’aéroport, la jeune femme est « escortée » par le cousin de son compagnon. Il faut alors que sa famille alerte le procureur pour qu’elle soit interdite d’embarquer à bord de l’avion.

Selon le magistrat, c’est la preuve qu’elle n’est pas consentant­e. Le représenta­nt du ministère public dénonce « un contexte désagréabl­e de manipulati­on » et requiert la confirmati­on de la peine prononcée par le tribunal d’Alençon, le 4 novembre dernier.

Après en avoir délibéré, la cour a relaxé le prévenu pour la tentative d’interrupti­on de grossesse et l’a condamné pour les menaces de mort. En première instance, le procureur de la république d’Alençon avait requis un an de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans à l’encontre de Faouzi Belmannoub­i. Un véritable « flot d’insultes personnali­sées à chacun » a

Newspapers in French

Newspapers from France