S’écrivent dans l’Orne
La série à succès de France 2 est revenue vendredi avec des épisodes inédits. Le premier, Thierry Debroux, percheron d’adoption.
Buré. L’épisode 18 de la saison 2 des Petits meurtres d’Agatha Christie a été diffusé vendredi 1er septembre. Le scénario de L’homme au complet marron est signé Thierry Debroux, un Percheron d’adoption : sa femme, Anouchka Vingtier, est originaire de Mortagne-au-Perche.
Buré, idéal pour écrire
Pendant ses vacances, le bruxellois Thierry Debroux vient se ressourcer dans l’Orne, à Buré, dans la maison familiale. Un lieu idéal pour écrire : « Il me permet de m’isoler, d’être loin de mon quotidien » , explique celui qui collabore depuis 2009 avec la productrice des Petits meurtres d’Agatha Christie, Sophie Révil. Le quinquagénaire a rédigé quatre scénarios pour la première saison (Antoine Duléry jouait le commissaire Jean Larosière et Marius Colucci l’inspecteur Émile Lampion), et quatre autres pour la seconde, dans laquelle on retrouve le commissaire Laurence, la journaliste Alice Avril, et Marlène Leroy, l’exubérante secrétaire. « La productrice propose à l’ensemble des scénaristes collaborateurs une liste de romans libres de droits. Nous piochons ensuite l’histoire qui nous inspire. Celle qui sera parfaite pour nos héros, en dehors de l’enquête » , explique Thierry Debroux.
« Liberté totale »
Les rapports psychologiques et sentimentaux entre les personnages doivent en effet évoluer au fil de la saison. « Nous devons aussi créer des situations comiques. C’est un double challenge, et parfois un casse-tête » , confie l’auteur.
Une fois l’oeuvre choisie, Thierry Debroux jouit d’une « liberté totale » pour le travail d’écriture. « On s’éloigne parfois complètement de l’histoire originale. Dans
je n’ai gardé que le titre et un épisode du livre d’Agatha Christie. Le reste est le fruit de mon imagination » .
Inventer un Agatha Christie pour Noël
Car, si les policiers de la « Reine du crime » sont géniaux » , certains ont mal vieilli : « Les ficelles sont parfois un peu trop grosses. Réadapter l’intrigue, c’est évoluer avec l’intelligence du téléspectateur, essayer de le piéger » . Chacun des scénarios doit toutefois
, de la romancière britannique, préserver son style ainsi que les mécanismes qui permettent parfois de deviner l’identité du coupable avant la fin de l’épisode.
Parce que Thierry Debroux est un des scénaristes qui « prend le plus de liberté » dans l’écriture, la productrice de la série lui a proposé d’imaginer un film spécial pour Noël. Cette fois-ci, pas d’adaptation. Le Percheron d’adoption a dû créer un Agatha Christie qui n’existe pas, « comme Lucky Luke ou Astérix ont pu connaître de nouvelles aventures avec d’autres scénaristes que leur créateur » . Concevoir ce neuvième scénario des Petits meurtres, « à la manière de », a été grisant : « J’ai bondi sur l’occasion » , rapporte le quinquagénaire. Celui qui a « dévoré tous les
quand il était ado s’est naturellement glissé dans la peau de l’auteur de Mort sur le Nil. « Je me sens à l’aise dans son univers » .
Une fois encore, c’est à Buré, que Thierry Debroux a noirci les pages. Le fruit de son travail - intitulé Le crime de Noël - sera tourné à l’automne et diffusé en décembre.
Cinq millions de téléspectateurs
D’ici là, quatre épisodes inédits sont programmés et promettent de drôles de surprises. Exemple dans l’Homme au complet marron, où le cynique commissaire Laurence va devoir se travestir…
Le scénariste a-t-il des liens avec les acteurs ? « Oui, je les connais bien ! Je me rends parfois sur le tournage, à Lille. J’écoute leurs envies, leurs désirs. Cela sert de matière pour la suite » .
Une recette qui fonctionne : Les Petits meurtres d’Agatha Christie a été élue série préférée des Français en 2016. Entre quatre et cinq millions de téléspectateurs suivent les aventures de Swan Laurence et Alice Avril (incarnés par Samuel Labarthe et Blandine Bellavoir) sur France 2. La fiction est également un succès à l’étranger. Les intrigues ficelées à Buré font ainsi le tour du monde !