Marie Pocquet-Barbat est à la tête de la compagnie de gendarmerie
Depuis cet été, la compagnie de gendarmerie de Falaise est dirigée par Marie Pocquet-Barbat. Parmi les objectifs de cette capitaine de 35 ans, créer du lien avec la population et renforcer la sécurité routière.
Capitaine de gendarmerie à seulement 35 ans, seule femme à la tête d’une compagnie dans le Calvados, Marie Pocquet-Barbat pourrait ressentir le poids de la pression sur ses épaules. Mais après un seul mois passé dans la cité de Guillaume, la militaire affiche un grand sourire. « Je n’ai pas d’appréhension, pas de pression particulière. C’est vraiment le poste que j’attendais, je suis très contente d’être là » .
Pourtant, la nouvelle « patronne » des gendarmes falaisiens n’a pas toujours porté l’uniforme. Elle a d’abord suivi une formation universitaire ponctuée d’un bac + 5 en droit. Ce n’est qu’après que cette Parisienne d’origine a intégré l’école des officiers à Melun. « J’ai ensuite eu mon premier poste dans une communauté de brigades d’Eure- et- Loir entre 2008 et 2012 » .
Elle est ensuite affectée à la direction générale à Issy-lesMoulineaux. Durant cinq ans, elle occupe les fonctions de chef de projet pour une application informatique utilisée aujourd’hui par l’ensemble des gendarmes de l’hexagone.
Aujourd’hui, il est temps de revenir sur le terrain. À Falaise, elle aura 97 gendarmes sous ses ordres. « Cela me va très bien, je voulais un commandement humain, c’est très important pour moi » . Cet aspect relationnel, Marie Pocquet-Barbat veut le prolonger jusqu’aux habitants du pays de Falaise. « Je souhaite recréer du lien entre la gendarmerie et la population. La protection de la population, c’est l’objet de notre mission. Et je considère que si on maîtrise le territoire, si on le connaît bien, on a forcément moins de délinquance. Il faut plus de prévention et de dissuasion » .
« Resserrer les liens avec les partenaires »
Son maître-mot en cette rentrée est donc tout trouvé : « la proximité. Il faut resserrer les liens avec tous les partenaires, les élus, les entreprises, l’éducation nationale. Et c’est aussi la volonté du gouvernement » .
Sur le plan de la méthode de travail, elle n’entend pas mener de révolution. « Il y a déjà une bonne équipe et un bon fonctionnement ici » . Elle imprimera tout de même sa marque. « Je vais apporter un regard neuf, casser quelques habitudes » .
Elle pourra pour cela compter sur le capitaine Pascal Misiano, commandant en second de la compagnie, arrivé au printemps dernier. Un tandem qui a déjà trouvé ses marques. « Il y a mon dynamisme d’un côté, le calme et l’expérience de mon adjoint de l’autre. Et nous avons la même vision des choses » .
Cette bonne entente ne sera pas superflue car sur son bureau, plusieurs dossiers l’attendent comme la sécurité routière. « Les chiffres depuis le début de l’année ne sont pas bons » se désole Marie Pocquet-Barbat. Si le nombre de morts sur le territoire n’a heureusement pas explosé, les accidents et les blessés sont en hausse. Si la vitesse, l’alcool ou les stupéfiants sont majoritairement en cause, la capitaine note aussi « beaucoup de fautes de comportement ou d’imprudence » comme l’utilisation du téléphone portable au volant.
Ces dernières semaines, la compagnie a intensifié les contrôles sur l’alcool et les stupéfiants. Cette prévention va aller crescendo dans les prochains mois : « nous allons mener des opérations particulières tous les 15 jours avec notamment le renfort des motards de Caen » prévient-elle.