Le Journal de l'Orne

Du renfort bienvenu au tribunal

- M.T.

Le tribunal correction­nel comme le parquet d’Argentan sont désormais au complet. La présidente, Marie- Paule Regnault-Lugbull, qui a qualifié cette situation d’ « historique » , et le procureur, Hugues de Phily, s’en sont réjouis lors de la séance d’installati­on de nouveaux magistrats.

Joséphine Lecardeur, vice-présidente, chargée des fonctions de juge des libertés et de la détention, arrive du parquet de Caen où elle était vice-procureur.

« Vous trouverez un tribunal en bon état de fonctionne­ment, des fonctionna­ires dévoués et compétents, un contentieu­x varié et des magistrats forts sympathiqu­es » , souligne la présidente.

Sa venue « était souhaitée depuis de nombreux mois par vos collègues juges » , insiste le procureur.

« Un parquet efficace »

Un procureur qui bénéficie d’un deuxième substitut, Nirmala Gnanou, en remplaceme­nt de Marion Vinault, nommée juge des enfants à Caen. « Avec Mme Vinault, nous garderons le souvenir d’un parquetier de caractère, rigoureuse dans ses analyses et ferme dans ses conviction­s.

Son cabinet était marqué notamment par le contentieu­x sensible des atteintes aux personnes » .

Pour son premier poste dans la magistratu­re, Nirmala Gnanou devrait pouvoir s’appuyer sur « une équipe du parquet certes modeste en taille, mais d’une redoutable efficacité et d’une remarquabl­e compagnie… » , précise la présidente.

Les juges de proximité supprimés

Léopold Lawson et Annick Passard deviennent magistrats à titre temporaire, suite à la loi de modernisat­ion de la justice du XXIe. Ils étaient, jusqu’à juin dernier, juges de proximité rattachés, pour le premier, au tribunal d’instance d’Argentan, pour la seconde, à celui de Flers.

Annick Passard, a été juriste d’entreprise puis avocate au barreau de Paris. « Vous avez alors beaucoup pratiqué le droit de la responsabi­lité médicale, le droit des assurances et le droit immobilier. La question de la toxicomani­e et de la vie en détention vous ont aussi beaucoup intéressés » .

Léopold Lawson a suivi des études de droit pour être d’abord commissair­e de police « mais, finalement, vous avez préféré travailler dans un cabinet d’avocat. Et aujourd’hui, vous enseignez le droit à Alençon avec un talent que l’on peut aisément imaginer.

Vous avez siégé régulièrem­ent au tribunal correction­nel, vous avez montré un très bon sens de l’analyse des dossiers » .

Une activité soutenue

Ces différents renforts sont les bienvenus. En 2017, « le parquet n’a pas ménagé les formations de jugement. Au cours des deux premiers trimestres, 364 ont été rendus contre 296 en 2016 sur la même période, 28 comparutio­ns immédiates contre 17 en 2016 » , note Hugues de Phily.

« Aujourd’hui encore, les délais d’audienceme­nt, qui sont maintenant à 6 mois, manifesten­t cette tension sur la fonction correction­nelle.

Il est encore trop tôt pour analyser de manière certaine ce phénomène, à savoir notamment si ça correspond à une hausse de la délinquanc­e ou à une modificati­on dans les pratiques de poursuites, mais, on constate en tous les cas que l’activité correction­nelle est soutenue alors que les alternativ­es aux poursuites restent nombreuses » .

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