130 km à la force des poignets
L’Argentanais a réussi ce gros défi le 9 septembre sur l’épreuve Levallois-Cabourg sur un handbike. Samedi 23, il prévoit de participer aux Foulées des Andaines avant le semi-marathon d’Argentan la semaine suivante.
Argentan. David Bizet s’est dépassé en parcourant 130 km à la force des poignets.
Le samedi 9 septembre, l’Argentanais de 47 ans, tétraplégique depuis un accident, participait, sur un handbike, à l’épreuve cyclotouriste Levallois-Cabourg longue de 225 km.
Il s’était engagé sur cette distance. « Les organisateurs m’ont appelé deux ou trois jours avant pour me dire que, 225 km, c’était peut-être trop » , raconte notre sportif.
« Ils avaient peur que je n’y arrive pas dans le temps maximum de 13 heures. On partait à 6 h 30 du matin et il fallait que le dernier soit arrivé à 19 h 30.
Je me suis élancé d’un ravitaillement à Bonnevillesur-Iton. J’ai mis 9 h 30 pour faire 130 bornes, je suis arrivé à 20 h 30.
Effectivement, le 225 km c’était peut-être beaucoup. C’est le temps qui me faisait peur surtout, le vent » , confit-il. Mais « Je suis arrivé, nickel. Je suis content de mon défi ! » .
L’ancien pongiste s’est recyclé
David Bizet s’est fait connaître en pratiquant le tennis de table à la Bayard Argentanaise. « Aujourd’hui, je vis au bord de la mer. J’ai arrêté le tennis de table après avoir quitté Argentan. J’ai tourné la page, j’ai fait du tennis à HérouvilleSaint-Clair. Et après, je me suis mis à la course « à pied ». Depuis, je fais des petits 10 km, des marathons… Et puis je me suis lancé ce gros défi » .
Pour Cabourg-Levallois, qui lui trottait dans la tête depuis dix mois, il s’est préparé plus intensément. « J’ai fait de la musculation trois semaines avant, j’ai fait un entraînement de 100 km, dans la campagne d’Houlgate, Ouistreham… »
En handbike. « J’ai aussi stricker (une roue qui se fixe au fauteuil le temps de la course). C’est pratique car c’est une roue qui s’adapte sur le fauteuil et qu’on enlève après. Je fais les marathons avec mais c’est beaucoup moins performant que le handbike » .
Il est souvent le seul participant sur ce genre d’engin. « C’est ce que j’aime dans le sport, l’intégration entre les valides et les personnes handicapées » .
Côté sponsors, on ne se bouscule pas. « Le directeur de la thalasso de Cabourg est un copain. Il m’a permis d’utiliser sa salle de musculation. Autrement, je m’étais renseigné, ça m’aurait coûté 160 euros pour trois mois » . Pour le reste, « je me suis débrouillé. Mon frère m’a fourni la tenue (NDLR : Alexandre, coureur cycliste, a un magasin de vélo à Argentan). Heureusement qu’il était avec moi, c’est lui qui m’a emmené. Le fauteuil que j’ai acheté ne coule pas dans ma voiture, il a un break. Il a dû faire 400 km » . Son père aussi l’accompagnait.
« Ça fait avancer dans la vie »
David s’apprête maintenant à courir un 13 km aux Foulées des Andaines, à Bagnoles-de-l’Orne, ce samedi 23 septembre, « comme je fais chaque année. C’est sympa. Et le samedi 30, je fais le semi-marathon d’Argentan.
Et une fois par an, je me lance un petit défi sérieux. Ça fait avancer dans la vie. L’année prochaine, je ne sais pas ce que je fais, on verra bien » .